Dernière mise à jour à 11h11 le 26/03
La mission du Conseil de sécurité des Nations Unies qui s'est entretenue dimanche soir avec le gouvernement burkinabè a déclaré que "la lutte contre le terrorisme doit être menée en respectant les droits de l'homme", alors que des organisations des droits de l'homme accusent l'armée burkinabè d'exaction dans la lutte contre le terrorisme.
La délégation de l'ONU a invité le gouvernement burkinabè à œuvrer au resserrement du tissu social distendu par des affrontements intercommunautaires. Elle s'est aussi dite soucieuse du respect des droits des citoyens dans le contexte de la lutte antiterroriste.
"La lutte contre le terrorisme doit être menée en respectant les droits de l'homme. Il faut aussi protéger les femmes et les enfants qui sont le plus souvent les victimes", a précisé l'ambassadeur allemand Christoph Heusgen, membre de l'équipe, cité lundi dans un communiqué de la présidence du Burkina Faso.
Le Conseil de sécurité a loué la vitalité de la société civile, engagée entre autres sur le terrain de la lutte contre la corruption, et salué l'esprit d'intégrité des Burkinabè.
Il a félicité le Burkina Faso pour les réformes démocratiques engagées notamment celle portant révision de la Constitution, et encouragé le gouvernement à poursuivre les réformes et à mettre en œuvre les lois déjà adoptées.
Pour le ministre burkinabè des Affaires étrangères Alpha Barry, cette séance de travail se tient à l'issue d'une rencontre qui a eu lieu à Bamako au Mali et a permis de redéfinir les bases de la coopération entre la MINUSMA et la force conjointe du G5 Sahel.
"Il s'est agi de trouver comment la MINUSMA peut appuyer en logistique et de façon opérationnelle le G5 Sahel pour que la force conjointe soit plus performante sur le terrain" a fait savoir Alpha Barry.
Le souhait des membres du G5 Sahel, selon le ministre Barry est que "la coopération entre les deux forces, qui se limitait à l'intérieur des frontières du Mali puisse s'étendre sur l'ensemble de l'espace du G5 Sahel et prendre en compte les sept bataillons qui sont engagés dans la force conjointe", selon la présidence du Faso.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à une recrudescence des attaques terroristes, qui ont fait plus de 300 morts et des milliers de déplacés. 14 provinces sur 45 que compte le Burkina Faso sont sous état d'urgence depuis fin 2018.
L'armée burkinabè a multiplié les opérations antiterroristes ces derniers mois dans plusieurs régions du pays.