Dernière mise à jour à 14h34 le 31/03
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a publié ce mardi son rapport d'enquête sur le frappe aérienne de Bounty du 3 janvier 2021, et a conclu que cette frappe menée par la Force anti-terroriste française Barkhane avait touché "majoritairement des civils lors d'une célébration de mariage".
Selon la rapport, la MINUSMA a confirmé "la tenue d'une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma".
La MINUSMA a indiqué, dans son rappport, avoir "recueilli des informations permettant d'affirmer qu'au moins 22 personnes ont été tuées par la frappe de la Force Barkhane survenue le 3 janvier 2021 à Bounty".
L'enquête de la MINUSMA a confirmé la mort de 19 civils suite à la frappe aérienne menée par la force française Barkhane qui, selon l'Etat-major français des Armée, visait "un groupe armé terroriste".
"Les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de Bounty", a précisé la MINUSMA.
Mais selon le communiqué de l'Etat-major français des Armée du 7 janvier 2021, cité dans ce rapport par la MINUSMA, l'armée française a indiqué que "l'ensemble des éléments renseignement et temps réel ont permis de caractériser et d'identifier formellement ces hommes comme appartenant à un GAT (groupe armée terroriste)".
La MINUSMA a affirmé que le droit international humanitaire "exige l'identification formelle de la cible comme objectif militaire, or la présence de cinq membres de la Katiba Serma parmi un groupe d'hommes ne suffirait pas pour qualifier les autres participants au rassemblement comme des membres d'un groupe armé sans plus d'informations".
Pour la mission onusienne au Mali, cette frappe soulève des "préoccupations importantes quant au respect des principes de la conduite des hostilités", notamment l'obligation de faire tout ce qui est pratiquement possible pour "vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires".
Au terme de l'enquête, la MINUSMA a recommandé aux autorités maliennes et françaises, entre autres, "d'enquêter sur les possibles violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme et d'établir les différentes responsabilités".