Le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre japonais Shinzo Abe ont tenu jeudi une courte rencontre en marge du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, en Russie.
Cette rencontre de politesse, qui a eu lieu dans une salle VIP offerte aux participants du sommet a été le premier contact face-à-face entre les deux dirigeants depuis que le gouvernement japonais a nationalisé en septembre dernier les îles Diaoyu, un territoire inhérent de la Chine, malgré l'avertissement de Beijing.
Les relations entre les deux pays voisins d'Asie de l'Est se sont dégradées depuis lors.
En dépit des appels répétés de l'administration Abe à un sommet bilatéral destiné à réparer les liens tendus, Beijing n'a jamais démontré le moindre signe d'intérêt à s'ouvrir, en raison du manque de sincérité de Tokyo.
Ainsi, tout en tendant le rameau d'olivier, le Japon n'a jamais cessé de faire des remarques offensives et d'entreprendre des manoeuvres provocatrices qui ont détruit l'ambiance de dialogue.
Dans sa plus récente manoeuvre, M. Abe, un homme politique faucon, a omis d'exprimer toute forme de remords pour les agressions historiques du Japon en Asie à l'occasion du 68e anniversaire de sa reddition à la fin de la Seconde Guerre mondiale, rompant ainsi une tradition de deux décennies, un signe inquiétant pour ses voisins, dont la Chine, qui ont souffert des atrocités infligées par les envahisseurs japonais.
Le déni de l'histoire persistant de Tokyo ainsi que sa position intransigeante sur la controverse territoriale ont en fait empêché la tenue de pourparlers significatifs.
Une rencontre de politesse pourrait être un excellent point de départ, démontrant la volonté de Beijing de remettre ses relations avec le Japon sur la bonne voie, mais il revient encore à Tokyo de décider du sort de la relation.
Comme le dit un proverbe chinois :" Que celui qui a attaché la clochette au cou du tigre la détache". Autrement dit, comme c'est le Japon qui a provoqué "les graves difficultés" dans les relations bilatérales, ce serait au Japon de prendre l'initiative de rompre l'impasse en cours.
Si le Japon est sincère dans son appel à des négociations visant à améliorer les relations bilatérales, il lui faut aller au-delà des mots et prendre des mesures concrètes pour regagner la confiance de son voisin et créer une atmosphère appropriée.
Parler d'une manière et agir d'une autre est certainement un mauvais chemin à prendre.
S'il n'adopte pas une attitude correcte vis-à-vis de son passé de guerre et ne démontre pas de bonne foi dans la résolution de la dispute territoriale à travers des négociations, le Japon n'offre aucune base pour l'amélioration des liens bilatéraux.
Dans l'intérêt des deux pays et de la région dans son ensemble, il revient au Japon de prendre une décision correcte et responsable.