Le rapatriement par la Thaïlande de plus de 100 immigrants illégaux vers la Chine plus tôt ce mois-ci est conforme à la pratique internationale et aidera à freiner le terrorisme international, ont déclaré des experts et des chercheurs dans des pays d'Asie du Sud.
Le 9 juillet, la Thaïlande a rapatrié en Chine un total de 109 immigrants illégaux qui étaient en chemin pour la Turquie, la Syrie ou l'Irak afin de prendre part à la "guerre sainte", selon le ministère chinois de la Sécurité publique.
Parmi les rapatriés, 13 avaient fui la Chine après avoir été impliqués dans des activités terroristes, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Li Renliang, professeur à l'Institut national thaïlandais de l'administration du développement, a déclaré que ces immigrants ont franchi les frontières de manière illégale, sans parler du fait que certains d'entre eux sont des criminels ou même des personnes soupçonnées de terrorisme.
Les autorités thaïlandaises les ont renvoyés en Chine, comme le préconise le droit international, et cette opération de maintien de l'ordre conjointe était en conformité avec les traités internationaux et les accords bilatéraux, la rendant justifiée et légale, a ajouté M. Li.
Certains gouvernements, a-t-il évoqué, ont condamné sans fondement la coopération normale entre la Chine et la Thaïlande dans la lutte contre l'immigration illégale. Ils ont qualifié les immigrants illégaux, y compris ceux qui sont impliqués dans le terrorisme, de "réfugiés" et ont tout essayé pour entraver leur rapatriement, a-t-il déploré.
La réaction de ces pays, signe de leur application de deux poids deux mesures dans la lutte contre le terrorisme, est ridicule et va à l'encontre des efforts internationaux de lutte antiterroriste, a souligné M. Li.
Bambang Suryono, président de la Fondation Nanyang ASEAN basée à Jakarta, a déclaré qu'il est important pour la campagne internationale anti-terrorisme d'empêcher les extrémistes de se diriger vers le Moyen-Orient via l'Asie du Sud-Est.
La coopération entre la Chine et la Thaïlande dans le rapatriement des immigrants illégaux est conforme à leurs accords bilatéraux et à la pratique internationale, a-t-il indiqué, ajoutant que cette action est dans l'intérêt des deux pays et contribuera à la campagne internationale contre le terrorisme.
Il a fait savoir que bien que les pays occidentaux insistent toujours sur la lutte contre le terrorisme, ils affichent toutefois la bannière "humanitariste" quand il s'agit de la fuite d'extrémistes chinois vers l'Asie du Sud-Est.
Il est ridicule d'étiqueter les immigrants illégaux de "réfugiés" et de critiquer la coopération policière légitime entre la Chine et la Thaïlande, a indiqué M. Suryono.
Oh Ei Sun, chercheur à l'Université technologique Nanyang de Singapour, a rappelé que de nombreux pays, dont les États-Unis, la Chine, la Thaïlande et la Turquie sont victimes du terrorisme.
"Face à notre ennemi commun, le terrorisme, tous les pays devraient abandonner leur notion bornée de concurrence et coopérer pleinement avec l'autre", a déclaré M. Oh, ancien secrétaire politique du Premier ministre malaisien.
Il a souligné que l'immigration clandestine peut impliquer le terrorisme, et que les Etats-Unis et la Turquie devraient cesser de pointer du doigt la Thaïlande et la Chine sur la question de rapatriement, et plutôt coopérer avec d'autres pays dans la lutte contre l'immigration clandestine.
Si la communauté internationale ne peut coopérer étroitement dans la lutte contre l'immigration illégale en Asie du Sud-Est, le terrorisme pourrait faire des ravages dans la région et les habitants d'Asie du Sud-Est devront en subir les conséquences, a-t-il mis en garde.
Eng King Sia, commentateur d'actualités malaisien, a déclaré que les États-Unis n'ont épargné aucun effort pour lutter contre le terrorisme, sur lequel, cependant, ils appliquent des normes multiples.
Bien que l'immigration clandestine entre la Chine et la Thaïlande ne pose aucune menace à leur sécurité nationale, les Etats-Unis saisissent cette occasion pour faire pression sur la Chine dans le but d'atteindre leur propre objectif politique, a-t-il affirmé.
Stefanie Kam, chercheuse de l'École des études internationales S. Rajaratnam de l'Université technologique Nanyang de Singapour, a déclaré que le trafic d'êtres humains est devenu un défi commun pour les pays d'Asie du Sud-Est.
"Il est nécessaire de renforcer la coopération et la collaboration en matière de sécurité internationale entre la Chine et les Etats d'Asie du Sud-Est touchés par la menace du terrorisme et des conflits, en particulier dans le domaine de la lutte antiterroriste, et ce afin de stopper l'afflux de combattants en Syrie et de dissuader les terroristes d'améliorer leurs capacités", a déclaré Mme Kam.