Dernière mise à jour à 14h10 le 09/10
Sous la direction de Washington, les États-Unis et leurs alliés signent avec le Japon en septembre 1951 le Traité de San Francisco. Une paix unilatérale est établie. Par la signature du traité de sécurité nippo-américain, le Japon obtient la protection des États-Unis et devient un important maillon dans le système d'alliances américain.
L'effet négatif du Traité de San Francisco est évident. Le Japon n'a pas été réellement puni à cause de la guerre qu'il avait déclenchée contre ses voisins asiatiques, et n'a pas résolu ses problèmes territoriaux avec les pays avoisinants. Les dissensions autour de l'île Diaoyu, des quatre îles septentrionales et de l'île Takeshima sont des sources d'insécurité en Asie orientale.
À l'heure actuelle, la droitisation du Japon est inséparable du réajustement stratégique des États-Unis. Ceux-ci ont besoin d'un Japon qui joue le rôle de l'avant-garde et un levier essentiel pour contrer la Chine. L'émergence de celle-ci a modifié le contexte géopolitique asiatique de même que la crise financière a réduit l'écart économique entre celle-ci et l'Amérique. L'émergence chinoise est devenue un casse-tête pour les stratèges américains.
Après son arrivée au pouvoir, Obama a mis fin aux guerres en Irak et en Afghanistan et transféré le centre de gravité stratégique américain en Asie-Pacifique. Sur le plan économique, il a avancé l'Accord de partenariat trans-pacifique (TPP) afin de remettre en ordre les règles du jeu des échanges dans la région. Sur le plan militaire, il a accru la présence américaine en Asie-Pacifique et rectifié le système de l'alliance dans cette zone. Sur le plan diplomatique, il exacerbe la « menace chinoise » en prenant comme prétexte les tensions en mer de Chine méridionale et en mer de Chine orientale, ce qui envenime les relations de la Chine avec les pays limitrophes. Le but étant d'affecter l'environnement chinois.
En 2010, le PIB chinois a dépassé celui du Japon. Mais les Japonais ont du mal à s'y faire. Le complexe de supériorité national japonais en a pris un coup et cela a facilité le retour de la droite japonaise.
Dans cette situation, les besoins stratégiques américains constituent une bonne occasion pour le Japon de rectifier sa politique chinoise et d'accélérer sa droitisation. Résultat : le Japon a retrouvé l'opportunité d'utiliser la suspicion de Washington envers un pays tiers pour réaliser son ambition politique. Le revirement politique des États-Unis constitue un tournant dans lequel la droite japonaise se glisse et se démène pour tirer profit des problèmes historiques. En montant la farce de l'achat de l'île Diaoyu, elle a aggravé les dissensions structurelles sino-japonaises.