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La Chine souhaite une réforme, et non une révolution, de l'ordre international actuel

Xinhua | 25.12.2015 08h09

Un expert renommé sur la Chine a indiqué mardi que la Chine cherche à réformer l'ordre international actuel défini par les Etats-Unis, plutôt que le révolutionner.

Zheng Yongnian, directeur de l'Institut d'Asie de l'Est de l'Université nationale de Singapour, a écrit sur le quotidien local Lianhe Zaobao que ce que la Chine souhaite est l'amélioration du cadre international existant, au lieu d'une révolution radicale du système.

La Chine a mené sa politique de réforme et d'ouverture afin de s'intégrer dans l'ordre international défini par les Etats-Unis, a indiqué M. Zheng, ajoutant que la Chine joue un rôle de plus en plus important au sein de ce système.

Cependant, les intérêts particuliers du système actuel, notamment ceux des Etats-Unis, semblent ne pas être prêts à fournir suffisamment d'espace à la deuxième plus grande économie du monde, comme l'illustrent les limites proposées par les Etats-Unis sur le rôle de la Chine au sein du Fonds monétaire international (FMI), a affirmé M. Zheng.

De plus, Washington, convaincu que la Chine veut défier et au final renverser le système international actuel, garde un œil vigilant sur les tentatives de Beijing pour initier et établir l'ordre régional, avec des projets tels que l'initiative "la Ceinture et la Route", la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS, tous destinés à sauvegarder les intérêts de la Chine et à assumer davantage de responsabilités internationales.

Dans ce contexte, il est temps pour la Chine de trouver un moyen plus efficace d'interagir avec d'autres pays, y compris les Etats-Unis, afin de remplacer ses anciennes réponses passives aux appréhensions de Washington, a proposé l'expert.

M. Zheng a suggéré que la Chine continue de jouer le rôle qui lui revient au sein du système international et qu'elle montre au monde entier, notamment aux Etats-Unis, que l'ordre régional proposé par la Chine est destiné à compléter et non à remplacer le système international actuel. Il faut également qu'elle démontre que ce qu'elle cherche est d'arriver à un développement durable et d'assumer davantage de responsabilités régionales pour le développement commun.

Les faits ont prouvé que la Chine a tenu ses promesses, alors que les arrangements régionaux qu'elle a initiés ont servi de compléments plus ouverts et inclusifs aux mécanismes actuels, a poursuivi M. Zheng, indiquant que les projets tels que la BAII ont assumé les responsabilités que ne pouvaient assumer la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD) étant donné les limites de leurs mandats.

Selon M. Zheng, afin de réduire les pressions de la part de Washington, la Chine devrait au cours de la fondation du nouvel ordre promouvoir ses relations avec certains des alliés traditionnels des Etats-Unis qui n'ont pas de conflits directs en matière d'intérêts géopolitiques et qui souhaitent approfondir leurs relations économiques avec le marché chinois ouvert.

"L'établissement du nouveau modèle de relations entre grandes puissances a une importance fondamentale, car il décidera si le monde se dirige vers la paix ou la guerre", a déclaré M. Zheng.

"Pour faire en sorte que Washington change sa mentalité, la Chine pourrait commencer par des pays tels que le Royaume-Uni et le Canada. Comme dans le cas de la BAII, sa création avait initialement rencontré une grande résistance des Etats-Unis et du Japon. Mais après la participation de ses alliés occidentaux tels que le Royaume-Uni, Washington a adouci ses contestations et en est même venu à coopérer avec la Chine au sein d'agences internationales telles que la Banque mondiale", a-t-il ajouté.

Dans son article, M. Zheng a également critiqué les Etats-Unis pour avoir étrillé les pays qui ont dévié de leur interprétation de l'ordre international, et pour avoir repoussé ceux qui ne voulaient pas emboîter le pas à Washington.

En terme de responsabilités internationales, on assiste à la même situation, a-t-il fait remarquer, car "les Etats-Unis ne reconnaissent pas les efforts entrepris par des pays tels que la Chine pour assumer leur part de responsabilités. Au contraire, les nations ayant leur propre interprétation des responsabilités internationales ont subi des pressions de la part des Etats-Unis pour avoir des opinions différentes".

"La notion de pays souverain vient de l'Occident. Techniquement, la souveraineté signifie que les pays devraient rester sur un pied d'égalité et que d'autres pays ne devraient pas interférer dans leurs affaires intérieures", a rappelé M. Zheng.

Il a également accusé les Etats-Unis d'"inciter des révolutions de couleur dans d'autres pays depuis des années avec pour objectif de remplacer leurs gouvernements par d'autres plus favorables à Washington, sous couvert d'agir en faveur des droits de l'Homme et de la liberté".

Pour étayer ses arguments, M. Zheng a cité des phrases du "World Order" (Ordre mondial), livre écrit par l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, dans lequel ce dernier estime qu'au lieu d'un seul ordre international, il existe plusieurs ordres dans le monde et ceux-ci s'appliquent à des civilisations différentes.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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