Dernière mise à jour à 15h31 le 04/09
Le sommet du G20 dans la ville chinoise de Hangzhou sera une opportunité pour la Chine de promouvoir son propre modèle de développement et de pousser les membres du G20 à adopter une approche concertée vis-à-vis du financement des infrastructures, a déclaré un expert en politique étrangère lors d'une récente interview avec Xinhua.
Faire de l"interconnectivité" une des priorités de sa présidence du G20 démontre l'approche de la Chine vis-à-vis de la politique de développement globale, a indiqué Balazs Ujvari, chercheur à l'Institut royal Egmont pour les relations internationales.
"Elle (la Chine) s'appuie sur les récent succès de Beijing pour arriver à une croissance rapide en se concentrant sur le développement des infrastructures physiques, les considérant comme un moteur de croissance économique durable", a-t-il expliqué.
La Chine a mobilisé des efforts importants pour jouer un rôle plus actif dans la politique de développement international, via l'initiative "La Ceinture et la Route" et la création de la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures (BAII), a noté l'expert.
"Il y a actuellement deux initiatives principales que la Chine utilise pour contribuer directement ou indirectement à la reprise économique de l'Union européenne", a déclaré M. Ujvari, évoquant l'initiative "La Ceinture et la Route" qui vise à améliorer la connectivité entre la Chine et l'Europe via l'Asie Centrale, et le cadre "16+1" qui vise à financer les projets d'infrastructures et d'énergie dans les pays d'Europe centrale et orientales.
Afin d'harmoniser les efforts pour l'amélioration des infrastructures, l'expert s'attend à ce que le prochain sommet du G20 présente des initiatives et des mesures visant à construire des ponts entre les banques de développement récemment créées et les institutions financières traditionnelles.
"La seule manière de s'occuper de l'énorme fossé infrastructurel à travers le monde, en particulier en Asie et en Afrique, est d'améliorer la cohérence des institutions de développement multilatérales existantes", a-t-il souligné.
Enfin, l'expert a indiqué que la Chine promouvra également une relation harmonieuse entre croissance économique, société et environnement, lors de sa présidence du G20.
Depuis l'éclatement de la crise financière aux Etats-Unis et en Europe en 2008, le paysage économique global a subi bien des changements.
Cependant, le mécanisme de gouvernance économique globale n'est pas en adéquation avec les réalités économiques, ce qui rend de nouvelles réformes encore plus nécessaires, a affirmé M. Ujvari.
Par exemple, dans les performances économique entre 2010 et 2015, 56% de l'économie mesurée en pouvoir d'achat est représentée par les pays en développement, mais ils ne possèdent que 42% du pouvoir de vote aux Fonds monétaire international (FMI), a ajouté l'expert.