Dernière mise à jour à 14h36 le 08/09
L'appel à lutter contre la corruption lancé par le président chinois Xi Jinping lors du sommet du G20 a trouvé un écho auprès des pays d'Amérique latine, selon l'économiste et expert de la Chine mexicain Enrique Dussel Peters.
En tant que région qui a longtemps été retardée par la corruption et l'enrichissement illicite généralisés, l'Amérique latine peut tirer des enseignements de la campagne de lutte contre la corruption lancée par la Chine depuis deux ans, a indiqué M. Dussel Peters, directeur du Centre des études sino-mexicaines de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), dans une interview accordée récemment à Xinhua.
"L'Amérique latine et les pays du G20 ont beaucoup à apprendre de cette stratégie qui consiste à attraper non seulement des 'mouches', mais aussi des 'tigres'", a-t-il estimé. "Dans ce domaine, l'Amérique latine et une grande partie des pays du G20 sont à la traîne", a-t-il ajouté.
Soulignant l'importance de la lutte contre la corruption, M. Xi a parlé de ce problème à l'ouverture et à la clôture du sommet du G20, qui s'est tenu les 4 et 5 septembre à Hangzhou.
"Il a parlé explicitement du problème de la corruption et de la campagne de lutte contre la corruption menée par la Chine, ce qui me semble être un sujet de la plus haute importance, d'un point de vue latino-américain", a indiqué M. Dussel Peters.
Cet appel à lutter contre la corruption va de pair avec une autre priorité de M. Xi : la stimulation de la croissance économique mondiale.
Le dernier jour du sommet, M. Xi a annoncé que les dirigeants des vingt plus grandes économies mondiales avaient décidé de promouvoir des politiques de lutte contre la corruption dans le secteur public.
En particulier, M. Xi a demandé aux pays membres de coopérer dans l'arrestation et l'extradition des anciens responsables chinois corrompus qui ont échappé à la justice en se réfugiant dans d'autres pays, afin de récupérer ce qu'ils ont volé.
Dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption lancée par la Chine en 2014, près de 2.000 fugitifs ont été rapatriés et 1,1 milliard de dollars d'actifs ont été récupérés, selon les chiffres officiels.
En tant qu'économie la plus dynamique au monde, la Chine est bien placée pour diriger les efforts internationaux visant à redresser l'économie mondiale, a estimé M. Dussel Peters.
"Nous parlons, en termes strictement socioéconomiques, du pays qui a eu les meilleurs résultats ces 30 dernières années", a-t-il souligné, avant d'ajouter que la Chine s'était également fixé la tâche "d'engager des réformes très importantes et de relever des défis immenses à court et moyen termes".