Dernière mise à jour à 08h59 le 19/01
La directrice générale de l'Organisation mondial de la santé (OMS), Margaret Chan, a indiqué qu'elle attendait avec intérêt une rencontre avec le président chinois Xi Jinping, "un leader visionnaire et stratégique" pour voir comment la Chine placera sa vision sanitaire comme pièce maîtresse de la coopération internationale.
La chef de l'OMS a tenu ces propos lors d'une interview écrite accordée à Xinhua en vue de sa réunion avec M. Xi mercredi au siège de l'OMS à Genève.
"La Chine a fait des investissements remarquables dans la recherche et le développement ainsi que l'innovation pour relever de nombreux défis sanitaires",a-t-elle dit, ajoutant que la Chine est en phase de devenir un puissant centre de découverte et de production de nouveaux médicaments et vaccins.
Les bénéfices de cette avancée sont particulièrement visibles en Chine, où les fonctionnaires ont mis en marche des réformes de grande portée pour améliorer l'accès aux services de santé pour des millions de citoyens chinois.
Etayé par une assurance maladie universelle, des subventions fiscales, l'accroissement des avantages ainsi qu'une augmentation du volume et de la compétence du personnel sanitaire, les réformes ont aussi permis de développer et de mettre à jour les infrastructures et équipements sanitaires.
"C'est l'exemple type d'un gouvernement qui essaye d'instaurer un système de couverture de santé universel", a expliqué Mme Chan.
La chef de l'OMS a par ailleurs fait l'éloge du gouvernement chinois qui insiste sur le fait que la santé est une condition préalable au développement socio-économique dans sa vision "La Chine en bonne santé 2030".
Le plan "La Chine en bonne santé 2030", publié en octobre dernier, comprend 29 chapitres portant sur les services de santé publique, la gestion environnementale, l'industrie médicale ainsi que la sécurité des produits alimentaires et pharmaceutiques.
Au fil des années, la Chine a aussi fait des progrès remarquables dans la mise en oeuvre de stratégies globalement reconnues visant à limiter les impacts d'urgences sanitaires sur les populations.
Cette vision est notamment perceptible dans l'établissement de 37 équipes médicales d'urgence, dont quelques-unes espèrent devenir des équipes internationales ou des équipes d'intervention rapide dans le cadre de la riposte aux urgences de santé publique.
Encadrées et formées par des professionnels de santé, les équipes médicales d'urgence sont essentielles au soutien des systèmes de santé nationaux qui assurent des soins cliniques aux populations affectées par des désastres naturels ou en cas d'épidémie.
Mme Chan a dit que la volonté de M. Xi de faire de la santé une priorité nationale est aussi mise en relief dans les plans chinois de développement économique comme l'initiative de "la Ceinture et la Route" qui envisage de créer un réseau d'infrastructures et de commerce connectant l'Asie, l'Europe et l'Afrique en utilisant d'anciens axes commerciaux.
Elle a aussi souligné le rôle important que joue la Chine sur la scène internationale.
L'initiative et le leadership chinois ont sans doute été le plus visible lors de l'épidémie mortelle d'Ebola qui a touché l'Afrique de l'Ouest en 2014, faisant plus de 11,000 morts.
"La Chine fût le premier donateur international à fournir une approche de soutien clinique pratique en travaillant dans des conditions dangereuses et en retournant sans infections", a-t-elle ajouté.
En plus des 120 millions de dollars américains envoyés en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, la Chine a mandaté 1 200 travailleurs aux régions affectées et a formé 13 000 employés médicaux pour soigner les patients touchés par la maladie dans neuf pays africains.
Selon Mme Chan, la Chine tire ses leçons non seulement de son expérience en tant que pays à revenu intermédiaire mais aussi de la façon avec laquelle elle a fait front à la maladie d'Ebola et aux pandémies nationales telle que le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la grippe aviaire et le MERS-CoV (le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient).
Les expériences de la Chine pour relever les défis auxquels elle fait face peuvent être très utiles, plus sans doute que celles des pays développés où les situations socio-économiques sont très différentes, a ajouté la directrice générale de l'OMS.