La Chine et l'Europe connaissent un approfondissement de leur coopération via des échanges fréquents

Ayant visité Beijing et la ville de Wuhan (dans le centre de la Chine) et signé des accords sur l'énergie nucléaire et les sciences, le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, a conclu jeudi sa visite officielle de trois jours en Chine.

Le président italien, Sergio Mattarella, effectue quant à lui une visite d'Etat en Chine depuis mardi. Il s'agit pour ces deux responsables de leur première visite en Chine depuis leur prise de fonction.

La Chine accueille non seulement d'importants visiteurs, mais promeut également la coopération avec l'Europe.

ECHANGES DE HAUT NIVEAU FREQUENTS

"Alors que les relations entre la Chine et l'Europe sont de plus en plus importantes et influentes, nous voyons davantage d'échanges de haut niveau", indique Huang Ping, directeur de l'Institut d'études européennes relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine.

Le président chinois, Xi Jinping, s'est rendu en Suisse en janvier. Il s'agissait de la première visite d'Etat d'un président chinois dans ce pays européen depuis le début du 21e siècle. Johann Schneider-Ammann, qui était alors président de la Confédération suisse, a effectué une visite d'Etat en Chine en avril 2016, année également marquée par les rencontres entre les dirigeants de la Chine et de pays européens, dont la Belgique, l'Allemagne et la Pologne. Ces rencontres ont élevé le niveau des relations, permettant notamment de forger un partenariat stratégique d'innovation avec la Suisse et des partenariats stratégiques globaux avec la Pologne et la Serbie.

De tels échanges fréquents représentent davantage de consensus, explique Cui Hongjian, directeur des études européennes relevant de l'Institut d'études internationales de Chine.

"Alors que les dirigeants élaborent une coopération depuis un haut niveau, les échanges propulsent les relations", précise-t-il.

COOPERATION FERME

Une coopération active et fructueuse s'est établie entre la Chine et l'Europe.

Le 5 novembre 2016, un train est arrivé à la Gare centrale de Riga, en Lettonie, après un trajet de plus de 10.000 km depuis la ville de Yiwu, dans l'est de la Chine, le long du 6e itinéraire de fret ferroviaire entre Yiwu et l'Europe.

Dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route", les trains de fret à destination de l'Europe ont réalisé environ 1.700 voyages en 2016, soit deux fois plus qu'en 2015.

En libérant la coopération des restrictions géographiques, les demandes des deux parties sont mieux satisfaites par l'initiative "la Ceinture et la Route", note M. Cui.

Outre les lignes ferroviaires, la Chine est reliée à l'Europe par d'autres moyens, dont un sommet "16+1" entre la Chine et 16 pays d'Europe centrale et orientale.

Le sommet génère de nouvelles lignes directrices pour la coopération chaque année depuis 2013. En novembre dernier, il s'est clôturé à Riga avec une liste de 28 tâches à accomplir en matière de coopération culturelle, locale et sanitaire.

"L'amarrage de diverses stratégies est efficace pour explorer le vaste espace de coopération entre la Chine et l'Europe", explique M. Huang.

Grâce à la promotion de la coopération par ces méthodes, le volume commercial entre la Chine et l'UE a atteint 3.600 milliards de yuans (525 milliards de dollars) en 2016, en hausse de 3% par rapport à 2015, soit une performance très satisfaisante.

Lors de son entretien mardi avec le Premier ministre Li Keqiang, M. Cazeneuve a noté que la France était prête à oeuvrer avec la Chine pour s'opposer au protectionnisme. M. Mattarella a pour sa part affirmé mercredi son soutien envers un système commercial multilatéral ouvert durant son entretien avec le président Xi Jinping.

Notant que l'Europe est vitale pour la politique d'ouverture de la Chine, M. Cui met l'accent sur la nécessité d'approfondir la coopération. "Le peuple européen doit profiter de davantage de résultats concrets de la coopération pour réduire le protectionnisme commercial dans les pays européens".