Dernière mise à jour à 08h19 le 27/02
Une Indonésienne soupçonnée d'avoir participé à l'assassinat de Kim Jong Nam, demi-frère du dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le 13 février à l'aéroport de Kuala Lumpur, a affirmé samedi à des diplomates indonésiens qu'elle pensait participer à une blague en utilisant de l'huile pour bébé.
Siti Aisyah, 25 ans, originaire de Serang sur l'île de Java, a été autorisée à rencontrer des diplomates de son pays dans le centre de détention de Cyberjaya, au sud de Kuala Lumpur.
Andriano Erwin, ambassadeur adjoint d'Indonésie en Malaisie, a indiqué à la presse à l'issue de cet entretien que Siti a assuré ne pas avoir été au courant d'un projet visant à agresser ou assassiner le demi-frère aîné de Kim Jong Un.
Elle a dit avoir été payée 400 ringgits (90 dollars) pour participer à une émission de téléréalité, selon le diplomate, qui a ajouté qu'elle a dit ne pas connaître l'autre suspecte de nationalité vietnamienne et qu'elle avait été présentée par quelqu'un à des gens coréens ou japonais s'appelant "James" et "Chang".
D'après M. Adriano, la police malaisienne a jusqu'au 1er mars pour décider de la remettre à la justice ou de la relâcher si rien n'est retenu contre elle. Il a précisé que son ambassade lui fournirait une assistance juridique.
La veille, les enquêteurs malaisiens ont annoncé avoir découvert sur Kim des traces de VX, un agent neurotoxique très puissant qui est interdit par l'ONU. Ils ont aussi précisé que l'une des deux suspectes avait présenté des symptômes tels que des "vomissements".
Le VX étant un produit très instable et s'évaporant peu, la police a annoncé samedi soir qu'une opération de nettoyage allait être menée dimanche matin à l'aéroport international de Kuala Lumpur par des pompiers, une équipe spécialisée dans les risques NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique et chimique), et du personnel de l'autorité nucléaire malaisienne AELB.
Outre les deux femmes, la police détient également un troisième suspect, un ressortissant de la RPDC qui dispose d'un permis de travail dans une société malaisienne de recherche contre le cancer. Elle souhaite interroger sept autres personnes, dont quatre auraient toutefois regagné Pyongyang.
Abdul Samah Mat, chef de la police du district de Selangor, dont dépend Kuala Lumpur, a par ailleurs indiqué samedi qu'à ce jour aucun proche n'était venu réclamer la dépouille de la victime.