Dernière mise à jour à 08h35 le 05/05
L'initiative chinoise "La Ceinture et la Route" contribuera au renforcement du bien-être et à la réduction de la pauvreté dans les régions concernées. Elle améliorera la "connectivité'" entre les deux continents (Europe et Asie) et contribuera au développement du commerce et à celui des échanges entre personnes" , a déclaré la présidente de la Confédération helvétique, Doris Leuthard, dans une interview récemment accordée à l'agence de presse Xinhua.
Mme Leuthard a accepté l'invitation de la partie chinoise pour participer au Forum de haut niveau sur l'intiative "La Ceinture et la Route" pour la coopération internationale qui se tiendra à la mi-mai à Beijing.
"Mon voyage en Chine s'inscrit d'une part dans la continuité du soutien suisse au projet de Nouvelle route de la soie. D'autre part, il s'inscrit dans le contexte de la dynamique très positive du développement des relations bilatérales sino-suisses" , a-t-elle indiqué.
La Suisse a été parmi les premiers pays non-asiatiques à devenir membre de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) dont une des fonctions est de contribuer au financement de projets d'infrastructure le long de la Nouvelle route de la soie, a rappelé la présidente de la Confédération helvétique, ajoutant que l'amélioration des infrastructures de transport et de communication entre l'Asie et l'Europe était aussi dans l'intérêt de la Suisse.
Selon Mme Leuthard, l'initiative "la Ceinture et la Route" offre un potentiel de renforcement des relations sino-suisses. De par le savoir-faire et l'innovation de ses entreprises, le secteur privé suisse peut jouer un rôle important dans la mise en oeuvre concrète des projets d'infrastructure le long de la Nouvelle route de la soie. A titre d'exemple, la Suisse dispose d'une expertise internationalement reconnue dans le domaine des énergies vertes ou encore dans celui des tunnels. "Il y a quelques mois seulement, nous avons inauguré le plus long et le plus moderne tunnel ferroviaire du monde sous les montagnes suisses" , a-t-elle cité en exemple.
Toutefois, a-t-elle souligné, pour qu'elle soit couronnée de succès, l'initiative devra intégrer une gestion scrupuleuse des risques. Par exemple, un alignement des normes et des standards internationalement reconnus sera nécessaire. Dans le cadre de la BAII, la Suisse s'engage déjà activement en faveur d'un strict respect des standards internationaux en matière sociale et environnementale. Il sera aussi important de garantir la transparence dans les mécanismes de financement des projets et le respect de la légalité dans les procédures d'appel d'offres et d'attribution. Enfin, une planification concertée à l'échelle internationale des projets d'infrastructure sera cruciale.
Parlant des relations entre la Chine et la Suisse, Mme Leuthard a indiqué que ces relations étaient caractérisées par "l'amitié et le respect mutuel". La visite d'Etat en Suisse en janvier dernier du président chinois, Xi Jinping, a confirmé la qualité des relations entre la Suisse et la Chine et démontré que malgré des différences importantes entre les deux pays "en termes de taille, de modèle économique ou de système politique, une bonne entente et des coopérations couronnées de succès sont possibles et nécessaires".
La Suisse s'est toujours montrée pionnière et innovante dans sa politique à l'endroit de la Chine. Elle a été parmi les premiers pays européens à reconnaitre la République populaire de Chine en 1950. Elle a aussi été parmi les premières à reconnaitre à la Chine le statut d'économie de marché et la première en Europe continentale à conclure avec elle un accord de libre-échange. Pour la Suisse, la Chine est aujourd'hui son premier partenaire commercial en Asie, le troisième au monde après l'Union européenne et les Etats-Unis. "Le caractère pionnier est donc une caractéristique importante des relations bilatérales entre nos deux pays que la Suisse entend consolider et poursuivre" , a noté la présidente de la Confédération helvétique.
La Suisse et la Chine travaillent ensemble sur toute une série de sujets d'intérêt commun comme par exemple la culture, la recherche et la formation, l'environnement et l'énergie, les finances, la propriété intellectuelle ou les droits de l'homme. Plus de vingt mécanismes bilatéraux de dialogue et de coopération existent et fonctionnent entre les deux pays. "J'y vois le signe de la maturité de nos relations et de la confiance que les deux gouvernements ont su cultiver. Ceci se reflète d'ailleurs par le nombre important de visites de haut niveau tant en Suisse qu'en Chine" , a-t-elle ajouté.