Dernière mise à jour à 08h18 le 04/07
L'incursion de troupes indiennes en territoire chinois a été qualifiée lundi de "très grave" par un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"La situation actuelle est totalement différente des précédentes confrontations entre les troupes basées à la frontière des deux pays, qui se sont déroulées en un lieu indéterminé de la frontière entre la Chine et l'Inde", a noté le porte-parole Geng Shuang.
La dernière incursion s'est produite à la section Sikkim de la frontière Chine-Inde qui a été depuis longtemps délimitée, a indiqué M. Geng, ajoutant que cette section avait été définie dans la Convention concernant le Sikkim et le Tibet, signée entre la Grande Bretagne et la Chine en 1890.
Selon la convention, la frontière part du Mont Gipmochi à l'est et suit la ligne de faîte jusqu'à la frontière du Népal, a noté le porte-parole lors d'une conférence de presse régulière.
Les gouvernements successifs de l'Inde ont approuvé la délimitation dans les écrits et étaient d'accord sur la frontière entre le Sikkim et le Tibet.
Les documents entre les gouvernements chinois et indien révèlent que l'ancien Premier ministre indien Jawaharlal Nehru, au nom du gouvernement indien, a reconnu à plusieurs reprises que la frontière entre le Sikkim et le Tibet était définie par la Convention de 1890, selon M. Geng.
Dans une lettre adressée au Premier ministre chinois à l'époque-là, Zhou Enlai, le 22 mars 1959, M. Nehru a indiqué que la frontière du protectorat du Sikkim indien et du Tibet chinois avait été définie par la Convention de 1890 et marquée sur le terrain par les deux parties en 1895.
Dans une autre lettre de M. Nehru à Zhou Enlai le 26 septembre 1959, le Premier ministre indien de l'époque a réaffirmé cette information, ajoutant qu'il n'y avait pas de différend concernant la frontière entre le Sikkim et le Tibet.
"Ces documents montrent que la démarche actuelle de l'Inde va à l'encontre de la position constante du gouvernement indien", a précisé M. Geng.
Les troupes frontalières indiennes ont franchi la frontière mutuellement reconnue et sont entrées en territoire chinois, ce qui, de la part de l'Inde, viole la Convention de 1890, ainsi que les normes fondamentales de la Charte de l'ONU et du droit international.
La Chine a, à plusieurs reprises, émis des protestations auprès de l'Inde, exhortant ce pays à respecter la convention sur la frontière existante, la souveraineté territoriale de la Chine, et à retirer immédiatement ses troupes qui ont franchi la frontière chinoise, a souligné le porte-parole.