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La Chine ne faillira pas face au véto allemand

China.org.cn | 31.07.2018 15h45

La Chine et l'UE devraient rechercher une coopération industrielle en profondeur se basant sur le long terme et les entreprises chinoises ne devraient pas arrêter leur marche vers la mondialisation du fait de contretemps dans leurs acquisitions, ont indiqué lundi des experts au Global Times.

Leurs commentaires font suite à des rapports de médias, indiquant que le gouvernement allemand était prêt à empêcher les investisseurs chinois d'acheter des entreprises locales.

Il prévoirait par exemple de mettre son véto à une offre d'acquisition du fabricant de machines de précision Leifeld Metal Spinning par le groupe chinois Yantai Taihai, du fait de possibles menaces envers la sécurité nationale, indiquait vendredi dernier l'hebdomadaire allemand WirtschaftsWoche. Les autorités refuseront probablement la transaction mercredi, alors que son passage en revue est toujours en cours.

Au moment de publier son article, le groupe Yantai Taihai n'avait pas répondu à la demande d'interview effectuée par le Global Times.

Si le véto est imposé comme l'indique le média allemand, ce sera la première fois que l'Allemagne utilise un tel pouvoir, qui lui est accordé par une législation stricte adoptée en juillet de l'année dernière envers les investissements étrangers. Dans le cadre de cette mesure, les acquisitions de 25 % des parts ou plus dans des entreprises opérant dans des domaines comme la défense et la sécurité de l'information doivent être examinées. Cette législation a également rallongé la période de passage en revue de deux mois à quatre mois.

Selon Cui Hongjian, le directeur du Département des études européennes de l'Institut d'études internationales de Chine, le gouvernement allemand exprime ainsi sa détermination à appliquer ces nouvelles règles, tout en faisant pression sur la Chine pour qu'elle ouvre plus encore son marché.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shang, a déclaré vendredi dernier lors d'une conférence de presse, que le ministère avait noté les rapports concernant Leifeld. Il a exprimé l'espoir que la partie allemande traiterait les investissements chinois avec objectivité et fournirait un accès au marché ouvert et équitable, ainsi qu'un cadre institutionnel stable pour l'investissement des entreprises chinoises.

Cette législation a également étendu l'examen des acquisitions pour inclure les investissements dans les infrastructures et les autres secteurs clés. La banque allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW, « Etablissement de crédit pour la reconstruction ») a accepté vendredi de prendre une part de 20 % dans l'opérateur de réseau d'électricité à haute tension 50Hertz, repoussant ainsi une offre de la State Grid Corporation of China (SGCC).

Un représentant en relations publiques de la SGCC a indiqué que cet accord n'avait pas été très clair.

« Avec la mise à niveau industrielle de la Chine et les progrès de son innovation technologique, la concurrence entre la Chine et l'Allemagne - deux puissances manufacturières - tend à émerger, tandis que leurs aspects complémentaires sont sur le déclin », explique Cui Hongjian.

Depuis que le groupe chinois Midea a finalisé le rachat de l'entreprise allemande de robotique Kuka en 2016, l'Allemagne est devenue méfiante à l'égard des acheteurs chinois.

Wang Yingtao, le directeur de l'entreprise DMG Medical Devices (Beijing), une filiale de la DMG Chemisch-Pharmazeutische Fabrik, indiquait lundi qu'il soutenait l'acquisition d'entreprises allemandes par les investisseurs chinois, car cela donnait de l'espoir aux PME en Allemagne.

« De nombreuses PME dans le secteur médical par exemple sont des entreprises familiales. Elles possèdent des avantages clairs et des technologies fortes, mais elles sont faibles en matière de capitaux et de gestion. Il est difficile pour elles de se développer et de grandir, quand il s'agit pas de ne pas mettre la clé sous la porte », explique-t-il. Selon lui, l'investissement chinois est une solution.

L'UE exprime également un certain protectionnisme en essayant d'établir des mécanismes de protection conjointe contre les ventes d'entreprises clés aux investisseurs étrangers.

« Sur la poursuite de la coopération et du commerce entre la Chine et l'UE, nous devons considérer les Etats-Unis, mais il ne s'agit pas de l'unique facteur. La clé est de trouver comment maintenir des relations économiques profondes, durables et irremplaçables », souligne Cui Hongjian.

Dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et les Etats-Unis, mais également de rejet de l'investissement chinois par les pays occidentaux, les entreprises chinoises ne doivent pas faillir en ce qui concerne leur mondialisation, explique Bian Yongzu, un chercheur de l'Institut Chongyang d'études financières de l'Université Renmin de Chine.

« Objectivement, la situation actuelle n'est pas favorable pour que nos entreprises parviennent à finaliser des accords à l'étranger. Cependant, d'un point de vue économique, les opportunités commerciales continuent d'exister, souligne-t-il. Il est très important de poursuivre la mondialisation et de continuer à faire grossir le gâteau. ».

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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