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L'accusation d'ingérence chinoise dans les élections américaines déforme la réalité

Xinhua | 07.08.2019 09h00

Alors que la course présidentielle américaine de 2020 fait rage, certains politiciens locaux ont accusé la Chine de vouloir influencer une éventuelle administration démocrate afin d'"arnaquer nos Etats-Unis bien-aimés d'une manière encore jamais vue".

Ces propos absurdes visent à remplir un double objectif : d'une part, il s'agit d'amener l'opinion américaine à croire que Beijing est en train de collaborer avec les démocrates afin d'influencer les élections américaines dans le sens de la Chine, et d'autre part d'ériger les politiciens qui s'opposent à cette dernière en "gardiens des intérêts des Etats-Unis".

Ce n'est pas la première fois que les politiciens américains ont recours à une telle tactique politique au rabais. Lors des élections de mi-mandat en novembre dernier, certains hauts fonctionnaires américains avaient déjà prétendu que la Chine cherchait à s'ingérer dans le processus électoral.

Cependant, ces accusations avaient été rejetées par la propre ministre de la Sécurité intérieure de l'administration Trump d'alors, Kirstjen Nielsen, qui les avaient jugées infondées et avait nié qu'il existât le moindre indice tendant à prouver qu'une puissance étrangère chercherait à perturber les élections.

A de nombreuses occasions au fil des années, la Chine n'a eu de cesse de jurer qu'elle respectait le principe de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays. Elle n'a jamais interféré dans les affaires domestiques d'autres pays, et ne le fera jamais.

Au cours des 40 dernières années ayant suivi l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis, Beijing cherche toujours à travailler de concert avec l'administration américaine, qu'elle soit démocrate ou républicaine, sur la base du respect réciproque, des bénéfices mutuels et du traitement d'égal à égal.

Ironiquement, c'est plutôt Washington qui est passé maître dans la manipulation des élections d'autres pays. Selon un rapport publié par The Atlantic l'an dernier, Dov Levin, stagiaire postdoctoral à l'Institut d'études politiques et de stratégie de l'Université Carnegie Mellon, a relevé 62 interventions américaines dans les élections d'autres pays pendant la période 1946-1989.

Le Venezuela constitue un cas récent. Washington, refusant de reconnaître les résultats de la dernière élection présidentielle y ayant eu lieu, a soutenu la montée des violences ainsi que les tentatives de coup d'Etat dans ce pays d'Amérique du Sud, et lui a imposé un blocus économique.

En outre, Les Etats-Unis ont la gâchette facile lorsqu'il s'agit de s'ingérer dans les affaires d'autrui d'une manière brutale et meurtrière, ainsi qu'en témoignent ses invasions de la Grenade, du Panama, et plus récemment de l'Irak. Ils ont également lancé des accusations farfelues comme quoi la liberté de religion ne serait pas respectée en Chine, se sont aventurés sur le dossier de Taiwan et ont renversé la responsabilité des incidents violents à Hong Kong.

Sur le plan intérieur, Washington fait face à de multiples problèmes domestiques, telles que les inégalités sociales croissantes, les fusillades de plus en plus endémiques et une société fragmentée plus que jamais.

Alors que la course à la présidentielle ne fait que commencer, certains politiciens américains devraient peut-être passer un peu plus de temps à s'occuper de leurs électeurs, au lieu de détourner leur attention des vrais enjeux.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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