Dernière mise à jour à 15h40 le 11/10
Un sombre voile de noirceur s'étend sur Hong Kong. Des personnes vêtues de noir scandent des slogans haineux ; des masques noirs dissimulent l'identité des malfaiteurs tandis qu'ils frappent les passants avec des parapluies noirs déployés pour se cacher des caméras de surveillance, le tout soi-disant au nom de la démocratie et de la liberté.
Pour beaucoup de résidents, cette noirceur est déprimante. Ils sont souvent trop intimidés pour parler ou agir face à la violence qui ravage Hong Kong.
Les récentes émeutes ont sans aucun doute dévoilé la menace réelle qui pèse sur la démocratie et la liberté à Hong Kong, une ville naguère pacifique et prospère du sud de la Chine.
Le 6 octobre soir, des émeutiers vêtus de noir ont saccagé des stations de métro, imposant la fermeture du réseau de transport clé de Hong Kong et détruit les magasins dont ils supposaient que les propriétaires étaient patriotes, privant les autres des droits fondamentaux pour lesquels ils prétendent eux-mêmes se battre.
Leur exercice de « règlement privé », un euphémisme pour lyncher ceux qui sont en désaccord avec eux ou qui osent simplement exprimer des opinions politiques divergentes, a atteint de nouveaux sommets ce soir-là, quand au moins trois personnes ont été sauvagement battues par les émeutiers.
Dans un cas, une femme a été attaquée par des hommes masqués alors qu'elle photographiait des émeutiers qui détruisaient des distributeurs automatiques de billets. Des images de la chaîne locale TVB l'ont montrée saignant de la bouche et du cou, tandis que des émeutiers vêtus de noir continuaient de l'insulter et de la bousculer, pointant des rayons laser directement sur son visage.
Le cyberespace est également devenu leur « territoire noir en ligne ». Toby Gu, un blogueur canadien qui a posté une vidéo d'émeutiers vêtus de noir frappant un passant sur YouTube, a ainsi reçu des menaces de mort. Ayant lu beaucoup de nouvelles de Hong Kong, il a décidé de prendre l'avion pour s'y rendre, s'attendant à voir des manifestants « pacifiques » et des policiers « brutaux ».
Mais ce qu'il a vu, c'est tout le contraire : des manifestants brutaux et des policiers maîtres d'eux-mêmes.
Il a ainsi filmé un homme en train d'être sauvagement battu sans relâche par des émeutiers. Une foule nombreuse s'est précipitée sur lui, faisant pleuvoir sur lui une tempête de coups de pied et de poing.
Qu'est-ce que ce malheureux avait fait pour mériter un pareil passage à tabac sauvage ? La vidéo montre sa main effleurant un tract que des manifestants avaient collé au mur d'une station de métro. Couvert de sang et d'ecchymoses, l'homme a été coincé dans la station de métro alors que des émeutiers le frappaient continuellement dans cette vidéo de cinq minutes.
La vidéo de Toby Gu a « enragé » les manifestants. Ils l'ont menacé de commentaires et de messages malveillants. Certains ont même écrit qu'ils avaient « des poignards prêts ».
Vous avez dit liberté d'expression ? Oui, pour les manifestants et ceux qui ont des vues identiques. Mais la réponse est non pour toutes les autres personnes.
Les manifestants radicaux ont écrit de nombreux graffitis, collé des affiches et des tracts dans les bâtiments publics et sur les devantures de magasins. Certains ont exhorté les écoliers à sortir de leurs classes, tandis que d'autres portaient des pancartes portant des mots de calomnie, de malédictions et d'insultes dégradantes.
À Hong Kong, ces jours-ci, même le simple nettoyage des graffitis et des affiches demande un courage considérable. Les radicaux les appellent les « murs de Lennon » et les gangs frappent les gens qui osent les enlever.
La tolérance, à tout le moins la patience et la volonté d'écouter l'opinion des autres, ne fait manifestement pas partie de leur vocabulaire.
Même les couleurs des vêtements ont une signification politique à leurs yeux. Lorsqu'un groupe important d'émeutiers vêtus de noir envahit les rues, les personnes portant d'autres couleurs peuvent avoir des problèmes, en particulier celles qui sont en blanc -le contraire du noir ou du bleu- la couleur des chemises de la police.
De nombreuses personnes à Hong Kong ont été forcées de se taire. Des gens sont frappés par des gangs pour avoir exprimé leurs opinions. Des étudiants et des enseignants radicaux font pression sur les enfants pour les forcer à participer à des manifestations illégales. Les fils et les filles de policiers sont victimes d'intimidation et leurs informations personnelles sont affichées en ligne.
Vous n'aviez jamais entendu parler de ce genre d'histoires ? L'expérience de Toby Gu explique pourquoi.
Lorsqu'il a filmé le gang en train de frapper, il y avait des dizaines d'autres caméras à ses côtés. Mais certains médias occidentaux et locaux s'en sont tout simplement désintéressés, à l'instar de nombreux autres passages à tabac unilatéraux, considérés comme des « bagarres entre des personnes ayant des opinions divergentes ».
L'une des conditions préalables à l'épanouissement de la liberté et de la démocratie est l'absence de peur. Les émeutiers ont enlevé cette liberté aux autres résidents de Hong Kong, et ce faisant, ils ont montré quelle est la véritable menace à la démocratie et à la liberté à Hong Kong.