Dernière mise à jour à 08h54 le 03/02
Les Etats-Unis et la Chine doivent travailler ensemble pour faire en sorte que la politisation et les problèmes de sécurité n'entravent pas la coopération internationale face à des pandémies telles que celle du nouveau coronavirus, estimé l'analyste Yanzhong Huang.
La politisation et la sécurisation de la pandémie ont exacerbé les impacts et la réponse à la pandémie, selon ce chercheur principal en santé mondiale du think tank américain Conseil des relations extérieures (CFR) dans un article publié la semaine dernière dans le magazine Foreign Affairs.
Soulignant l'importance du partenariat et de la coopération entre de grands pays tels que la Chine et les Etats-Unis, M. Huang décrit la réponse internationale actuelle à la pandémie de "non coordonnée, chaotique et centrée sur l'Etat".
Il fustige la campagne de dénigrement de l'ancien président américain Donald Trump contre la Chine et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), affirmant que M. Trump était juste "désireux de trouver un bouc émissaire pour sa propre mauvaise gestion de la pandémie".
"Au lieu de travailler ensemble pour contenir l'épidémie, les grandes puissances se sont disputées pour savoir qui devrait être jugé responsable", observe-t-il. "La recherche scientifique a été happée par les intérêts nationaux, tandis que le développement et la distribution de vaccins, un processus dont les experts espéraient autrefois qu'il offrirait une solution mondiale à une crise mondiale, ont aggravé les disparités en matière de santé".
"Poussés par le principe de l'auto-assistance, les pays se sont empressés d'instaurer des restrictions de voyage et des mesures protectionnistes tout en se concurrençant les uns contre les autres pour acheter des respirateurs et des masques chirurgicaux", note M. Huang. Pour lui, "la coopération internationale en matière de santé, lorsqu'elle existait encore, est devenue une question d'intérêt national étroit".
Pour inverser cette tendance, l'expert souligne que les Etats-Unis et la Chine devraient renforcer leur coopération, prendre des mesures pour désamorcer les tensions politiques et militaires et rouvrir des canaux pour une meilleure communication.
"Il y a beaucoup à gagner de la coopération et beaucoup à perdre du conflit pour contenir un virus qui ne connaît ni divisions politiques, ni frontières territoriales", conclut-il.