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(COVID-19) Les experts dénoncent un article fallacieux du New York Times sur la mission de l'OMS en Chine

Xinhua | 16.02.2021 10h25

Plusieurs professionnels de l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) envoyée en Chine pour y retracer l'origine du COVID-19 ont dénoncé un article controversé du journal américain New York Times, soulignant que les propos de leurs collègues avaient été "déformés et sortis de leur contexte" et que le récit final n'était pas la vérité.

"Ce n'est pas mon expérience avec la mission de l'OMS. En tant que chef du groupe de travail sur les animaux et l'environnement, j'ai constaté la confiance et l'ouverture de mes homologues chinois. Nous avons eu accès à de nouvelles données essentielles tout au long du processus. Nous avons amélioré notre compréhension des potentiels schémas de propagation", a clarifié sur Twitter Peter Daszak, l'un des membres de l'équipe de l'OMS cité par le New York Times.

L'article fallacieux accuse les scientifiques chinois d'avoir refusé de partager des données importantes sur les premiers jours de la pandémie de COVID-19, citant des enquêteurs indépendants au service de l'OMS.

L'équipe internationale, qui a conclu plus tôt cette semaine son travail à Wuhan, en Chine, est composée d'experts en provenance d'Australie, du Danemark, d'Allemagne, du Japon, des Pays-Bas, du Qatar, de la Russie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Vietnam.

L'équipe comprend également des experts de l'OMS, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

M. Daszak a indiqué que leur séjour avait été éreintant sur le plan émotionnel car ils ont dû replonger dans le traumatisme des premiers temps de la pandémie.

Thea K. Fischer, une épidémiologiste danoise de l'équipe, a elle aussi immédiatement réfuté le contenu de l'article, qui selon elle "déforme intentionnellement" les propos des personnes interrogées et jette "une ombre sur un travail scientifique majeur".

"Ce n'est pas non plus mon expérience de l'enquête épidémiologique. Nous avons établi une bonne relation dans l'équipe sino-internationale d'enquête ! Le fait de laisser cours à des débats animés reflète la profondeur de l'engagement des participants", a-t-elle expliqué sur Twitter.

Faisant écho à la colère de Mme Fischer, M. Daszak a réagi en écrivant "Voyez, voyez ! Il est décevant de passer du temps avec des journalistes pour leur expliquer les découvertes clés d'un mois de travail harassant en Chine, puis de voir que les propos de nos collègues sont déformés et sortis de leur contexte pour correspondre à un récit imposé avant le commencement de ce travail. Honte à vous, New York Times !".

D'autres experts de la santé ont aussi exprimé leur opinion sur cet incident, appelant à la confiance et au respect mutuels pour la coopération internationale en matière de recherche sur le COVID-19.

"La collaboration repose sur la confiance et le respect mutuels. Sans cela, personne ne partagera de données avec vous. En tant que scientifiques spécialisés dans les maladies infectieuses émergentes, nous devons nous débarrasser sans délai des embrouilles politiques. En espérant qu'il reste assez de bonne volonté individuelle durable pour que nous puissions procéder de la sorte...", a tweeté Hume Field, conseiller en science et politique de l'ONG EcoHealth Alliance à New York.

Il n'y avait aucun grand foyer infectieux de COVID-19 à Wuhan ou autour de cette ville chinoise avant le mois de décembre 2019, a affirmé vendredi à Genève lors d'une conférence de presse Peter Ben Embarek, chef d'une équipe d'experts de l'OMS, qui a assuré que la mission avait été "un succès sur bien des aspects".

Les experts continuent de chercher des réponses sur ce point car "on n'a pas encore identifié de candidat précis en tant qu'intermédiaire ou hôte", a indiqué la virologue Marion Koopmans, une autre membre de l'équipe, à l'occasion de la conférence de presse de l'OMS.

Mardi, l'équipe internationale avait présenté les premiers résultats de son enquête lors d'une conférence de presse en Chine, excluant l'hypothèse que le virus se soit échappé d'un laboratoire.

L'équipe travaille sur un rapport préliminaire qui devrait être publié la semaine prochaine tandis que le rapport complet sera publié dans les semaines à venir, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.

Le chef de l'OMS a expliqué que la mission avait permis de mieux comprendre les débuts de la pandémie et identifié des aspects sur lesquels il faut procéder à de nouvelles analyses et recherches.

"Nous avons toujours dit que cette mission ne trouverait pas toutes les réponses, cependant elle a apporté des informations importantes qui nous rapprochent de la compréhension des origines du virus", a-t-il ajouté.

Le traçage de l'origine du COVID-19 est "un problème scientifique complexe impliquant de nombreux pays et régions" et qui doit être collectivement résolu par les scientifiques du monde entier, a déclaré plus tôt cette semaine Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Le gouvernement chinois a apporté tout son soutien et son assistance pendant la visite de la mission de l'OMS en Chine dans le cadre de la coopération mondiale sur l'étude de l'origine du virus", a-t-il noté, soulignant que la Chine maintiendra l'ouverture et la transparence avec l'OMS dans leur coopération et leurs communications étroites.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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