Dernière mise à jour à 14h18 le 11/02
Le Burkina Faso et la Chine ont renforcé la coopération sur tous les plans durant les dernières années, et ce, notamment par la mise en œuvre des "huit initiatives majeures" dans la coopération sino-africaine, réalisant de nombreux progrès dans le domaine agricole. La Chine a envoyé à plusieurs reprises des équipes d'experts agricoles chinois au Burkina Faso pour aider le dernier à améliorer les conditions hydrauliques et la technique de culture, contribuant ainsi à une augmentation de production et de revenus des agriculteurs locaux, qui sont progressivement sortis de la pauvreté.
La méthode de culture scientifique a augmenté la production et le rendement.
Le mil est l'une des principales cultures agricoles du Burkina Faso et représente 25% des superficies céréalières du pays. En 2019, la Chine a envoyé des experts au Burkina Faso dans le cadre du projet d'assistance technique pour la démonstration de culture de mil pour une durée de 3 ans.
En 2020, malgré les difficultés liées au COVID-19 et aux inondations, sur 210 hectares de terres dans la ferme semencière à Loumbila, l'équipe projet a effectué des démonstrations et des essais pilotes de culture et a étendu les essais sur des terres plus vastes conformément au plan prévu. À la fin de l'année, la ferme a réussi à produire 2 800 kilos de mil par hectare en moyenne, soit 27,3% en plus par rapport à la production en 2019. Au site de démonstration de Bobo-Dioulasso, la production moyenne par hectare a atteint 3100 kilos, soit plus de 3 fois la moyenne du pays.
L'équipe projet a mené des essais de production de semences et de culture de 9 variétés de mil afin d'améliorer la technique et la gestion de culture de mil perlé et de mil chinois au Burkina Faso. Le Secrétaire général du ministère de l'Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, Dr Lamourdia THIOMBIANO, a dit : "L'apprentissage de technique de production des variétés améliorées revêt un sens particulier pour nous car il augmente la production de mil et le revenu des agriculteurs locaux et garantit la sécurité alimentaire de notre pays."
Des ouvrages hydrauliques ont transformé les terrains en creux en terres arables.
Le terrain est en creux au village de Nariou dans la ville de Sabou, au centre du Burkina Faso. Nariou souffre en outre de la pénurie d'eau durant la saison sèche et des inondations durant la saison des pluies, ce qui affecte beaucoup l'agriculture dans la région. En 2018, l'équipe chinoise est arrivée au Burkina Faso dans le cadre du projet d'assistance technique pour la démonstration de culture de mil. Une fois informée de la situation du village, l'équipe a décidé de construire un barrage pour stocker de l'eau. Après 41 jours de travaux, le barrage a été construit en février 2019. "Il a amélioré les conditions hydrauliques locales et a créé plus de 50 hectares de terres agricoles irriguées. La production de riz par mu (0,067 hectare) a doublé", a dit Fan Shang, responsable du centre du riz burkinabè.
Dans la zone de production agricole à Bagré dans la région Centre-Nord, des courants d'eau se versent aux rizières par un canal à partir d'un réservoir situé à 10 kilomètres de distance. Le 30 mars 2019, le projet d'aménagement de terre à Bagré, avec l'assistance des experts chinois, s'est achevé. "Comme l'irrigation se faisait seulement par la pluie auparavant, la source d'eau n'était pas stable. Mais aujourd'hui, l'irrigation des rizières ne pose aucun souci", a déclaré M. Kaboré, responsable de la zone de production agricole.
Avec l'aide du Burkina Faso, en deux ans, l'équipe projet a construit un petit réservoir et deux puits solaires exemplaires pour la micro-irrigation. Elle a fini l'aplanissement de terre et l'aménagement d'un système d'irrigation couvrant 4 hectares de terre. De plus, elle a remis en état de marche 2 kilomètres de canaux d'irrigation en béton. "La construction des ouvrages hydrauliques pour l'agriculture garantit la production semencière malgré les inondations et les sécheresses, stabilise et augmente la production et crée une capacité de production supplémentaire de 40 000 kilos de semences de riz par an", a dit Chen Zongquan, expert hydraulique de l'équipe.
La transmission du savoir-faire et de l'expérience a favorisé le développement durable.
L'équipe projet a déjà organisé une trentaine de formations dans 14 provinces du pays, à destination des responsables, experts, techniciens et agriculteurs spécialisés dans la riziculture, les ouvrages hydrauliques et la mécanisation agricole, a présenté Liang Xiaoping, chef d'équipe du projet d'assistance technique dans le domaine agricole mené par la Chine au Burkina Faso. L'équipe projet a rédigé la documentation sur la riziculture, l'irrigation et la mécanisation agricole. Les participants locaux ont montré un grand enthousiasme, à tel point que chaque formation dure plusieurs heures.
Le coordinateur national du Programme de coopération agricole Burkina Faso-Chine du ministère de l'Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, Gaoussou Sanou, a effectué plusieurs visites d'études en Chine. "Je suis allé à la ville natale de Yuan Longping, expert chinois en riziculture, et j'ai vu le riz hybride cultivé sous ses instructions. La Chine a réalisé des progrès notables dans la modernisation de l'agriculture. Elle a beaucoup d'expérience et une grande expertise en matière d'irrigation et de transformation des produits agricoles, ce dont le Burkina Faso a besoin justement pour développer son agriculture."
En septembre 2020, le centre de recherche sino-burkinabè du mil, construit avec l'aide de la Chine, a été inauguré officiellement. Des sites de démonstration comptent une vingtaine de personnes qui sont les premiers à se lancer dans la production et 300 agriculteurs, selon Xu Guoxin, chef d'équipe du projet d'assistance technique pour la démonstration de culture de mil. La ferme à Loumbila seule a employé plus de 5000 agriculteurs locaux au total durant les saisons de production et les a formés aux techniques de culture.
Le grand nombre d'experts agricoles envoyés par la Chine aux pays africains, y compris le Burkina Faso, nous apportent la technique agricole avancée et l'expérience dans le domaine agricole, a déclaré Salifou OUÉDRAOGO, ministre de l'Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles de Burkina Faso. "Le partage de technique et d'expérience est extrêmement précieux et bénéfique au développement d'une agriculture durable dans les pays africains à long terme."
Par Wan Yu, journaliste au Quotidien du Peuple