La « marche vers l’Ouest » de la Chine, c’est aussi la coopération culturelle

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

23.06.2014 17h06

Récemment, le Comité du patrimoine mondial a approuvé l’inscription de « la Route de la Soie : le segment initial et le réseau routier du corridor du Tianshan » sur le rapport des candidatures à la liste du patrimoine mondial, ce qui autorise la Chine, le Kirghizistan et le Kazakhstan, les trois pays qui ont déposé une candidature commune, à nourrir de légitimes espoirs de succès. Le sens de la réussite de la candidature commune des trois pays réside d’abord dans la reconnaissance par différents pays du monde du rôle important joué par la Route de la Soie en Eurasie en termes d’échanges de personnes et de biens de l’Orient vers l’Occident. Le Comité du patrimoine mondial considère que la Route de la Soie est une voie qui a apporté une contribution importante à la prospérité commune de l'humanité en termes d'intégration, de communication et de dialogue entre l’Orient et l’Occident pendant près de deux mille ans. Plus important encore est le futur projet de la Nouvelle Route de la Soie proposé par la nouvelle génération de dirigeants chinois, insistant sur la coopération culturelle entre la Chine et les pays d'Asie centrale, qui, compte tenu des liens historiques et culturels locaux, en constituera une étape importante.

Qu’il nous suffise de dire qu’un succès de la candidature d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial permettra aussi de renforcer les échanges culturels transfrontaliers entre la Chine, le Kirghizistan et le Kazakhstan, de développer la protection commune par les trois pays des artefacts et vestiges anciens se trouvant le long de la Route de la Soie, de rapprocher les peuples de ces pays, ou même de développer les échanges amicaux entre les habitants de l’ensemble des pays situés le long de la Route de la Soie et les peuples du monde entier.

Mais en fait, si l’on évoque la zone couverte par l'ancienne Route de la Soie, il faut bien comprendre que les pays concernés ne se limitent en aucun cas à la Chine, au Kirghizistan et au Kazakhstan ; au début de la procédure de candidature à l’inscription au patrimoine mondial, plus d'une douzaine de pays avaient exprimé leur intention d’y participer, mais finalement, seuls le Kazakhstan et le Kirghizistan se sont avérés en mesure de coopérer avec la Chine. L’accord tacite entre la Chine et ces deux pays dans le cadre de leur coopération dans la candidature à l’inscription au patrimoine mondial, ainsi que le soutien mutuel dont ils font preuve, peuvent être attribués à la longue durée des efforts de construction et de la coopération culturelle de haut niveau depuis plus de dix ans dans le cadre de l’Organisation de la Coopération de Shanghai, qui a permis à la Chine et aux pays d'Asie centrale d’établir compréhension et confiance mutuelle entre eux. Bien que l'Organisation de Coopération de Shanghai, quand elle fut fondée à l'origine, avait pour objectif commun de lutter contre les « trois forces maléfiques » en Asie centrale, après que le boom de la coopération internationale contre le terrorisme se soit calmé, l’OCS s’est progressivement transformée en organisation d'intégration régionale, où la coopération culturelle occupe un poids croissant. Les activités organisées à divers niveaux entre les Etats membres de l'OCS a permis de promouvoir la compréhension et la connaissance mutuelle entre gouvernements et citoyens de ces pays, et après plus de dix années d'efforts, le plan de coopération culturelle mis en avant dans le projet de Nouvelle Route de la Soie a déjà atteint un certain niveau.

S’agissant de l'environnement international actuel auquel font face la Chine et la diplomatie chinoise, la « marche vers l'Occident » est une vaste tendance ; au-delà des frontières de l'Occident, la Chine est allée dans l’ensemble du Moyen-Orient, en Asie centrale, en Asie de l'Ouest, en Afrique du Nord, et encore plus à l'Ouest, jusqu'à l'océan Atlantique y compris, ce qui est une idée macroscopique. Toutefois, étant donné les changements de la structure de fond du pouvoir mondial, cette « marche vers l'Occident » peut facilement être replacée dans le contexte de l’interprétation du réajustement stratégique des États-Unis vers le bas, qui fait de la stratégie américaine de réorientation vers l’Asie guère plus qu’une sorte de confinement, et qui rend cette idée de « marche vers l’Occident » quelque peu étriquée, précisément du fait que le professeur Wang Jisi et d’autres chercheurs chinois s'opposent à ce que cette conception de « marche vers l'Occident » devienne une stratégie nationale clairement définie. Après la proposition du projet de Nouvelle Route de la Soie, l'évaluation globalement négative faite par la Russie et des pays d'Asie centrale nous a aussi rappelé que la volonté que cette conception réussisse n’est pas encore partagée par tous les pays concernés. Pour cette raison, en plus de la coopération économique et commerciale en tant que contenu principal de la Nouvelle Route de la Soie, si la coopération culturelle et politique est globalement encouragée -mais chacun sait que plus on se hâte moins on avance- on a aussi clairement pu observer, cette année, un ajustement de la partie supérieure du projet de Nouvelle Route de la Soie, qui, à ce stade, se limite aux domaines économiques et commerciaux.