Une pizzeria à Shangri-La, dans le comté de la province du Yunnan est l'un des restaurants favoris de Tashi Yungdrung, une nonne bouddhiste.
Comme beaucoup de jeunes des grandes villes, la Tibétaine âgée de 29 ans aime partager son quotidien en postant des images de pizza et de ses amis sur WeChat, la célèbre application de messagerie mobile.
Tashi avait 16 ans quand elle a enfilé pou la première fois la robe magenta du couvent Tharpaling, le seul monastère bouddhiste tibétain se trouvant dans le Yunnan. Là, elle a commencé sa nouvelle vie, à seulement 20 kilomètres de sa ville natale, dans un village de la préfecture autonome tibétaine de Dechen.
Plus de 100 religieuses du Yunnan et du Sichuan et la région autonome du Tibet pratiquent le bouddhisme au couvent. Certaines d'entre elles, dont Tashi Yungdrung, étudient les écritures, alors que d'autres planchent sur la grammaire tibétaine.
Elles se lèvent chaque jour à 6h du matin et commencent par une séance de chant. Elles démarrent ensuite les cours et débattent l'après-midi des écritures bouddhistes, une forme particulière de la pratique du bouddhisme tibétain, jusqu'au soir.
Une religieuse nommée Drolma a expliqué qu'elles disposaient d'un jour de repos tous les 10 jours, tout comme dans la vie scolaire. Les vacances d'été débutent en juin ou juillet, tandis que les vacances d'hiver ont lieu en décembre sur le calendrier tibétain.
Pour Tashi, les gens se trompent s'ils pensent que la vie d'une nonne est ennuyeuse et complètement isolée du monde extérieur.
Elle et ses collègues ont pris leur quartier dans un nouveau dortoir, décoré de classiques bouddhistes, avec de petites poupées sur chaque chevet.
Quand elle a un moment de libre, la jeune nonne aime se rendre à la bibliothèque du couvent, salle équipée d'ordinateurs et d'imprimantes, utiliser la cuisine tout équipée, ou tout simplement rester au dortoir et suivre l'actualité sur son téléphone portable.
Le gouvernement local offre depuis peu une subvention annuelle de 3 000 yuans (480 $) à chaque soeur dans un effort d'améliorer leur vie.
Afin d'augmenter le revenu de couvent et d'enrichir leur vie, les moniales sont encouragées à acquérir des compétences telles que la médecine tibétaine et la couture.
Il y a cinq ans, le monastère de 300 ans se trouvait dans un état pitoyable, avec notamment de nombreuses fissures dans les murs.
«Chaque fois qu'il pleuvait, il y avait une fuite sur le toit. Nous devions faire la réparation nous-mêmes, bien que nous sommes des femmes»,a confié Drolma.
Avec l'aide du gouvernement local et d'une société, la salle principale a été renforcée, de nouveaux dortoirs et cuisines ont été construits, et la route qui relie le couvent avec le monde extérieur a été rénovée.
Après ses examens, Tashi Yungdrung est rentrée chez elle et va pouvoir profiter des vacances d'été de 25 jours.
Elle est arrivée à la maison avec l'argent qu'elle a économisé, et elle partagé sur WeChat un clip vidéo de sa mère occupée à couper l'herbe.
«Nous n'avons pas de devoirs à faire pendant les vacances. Je vais pouvoir pratiquer la cueillette des champignons dans la montagne et aider mes parents», a-t-elle indiqué.