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Le premier Chinois à avoir présenté le Tibet aux Occidentaux (3)

La Chine au présent | 09.10.2015 13h55

Photo de soldats tibétains.

Un changement radical en un siècle

Bien qu'ayant une centaine d'années, ces photos demeurent bien nettes. Elles reflètent le Lhassa d'alors : de très mauvaises conditions sanitaires, des maisons semblant lumineuses de l'extérieur mais dépourvues de fenêtres et aux murs noircis par la fumée de cuisine à l'intérieur, la cohabitation entre les yacks et les hommes, les rats proliférant dans les monastères, les maladies infectieuses sévissant... Beaucoup de gens avait notamment le visage marqué de cicatrices dues à la variole.

Mon grand-père disait souvent : « Ici, les moyens de transport restent primitifs. Les gens ne connaissent pas encore les carrosses. Marcher est le mode de déplacement le plus courant. La population exploite les yacks et les chevaux lorsqu'elles doivent déplacer de lourdes charges. Seuls le Dalaï-Lama et les deux ministres du gouvernement au Tibet disposent du privilège de se faire porter en palanquin. »

Par ailleurs, il était frappé par l'écart entre, d'une part, les femmes d'aristocrates portant des bijoux précieux ainsi que des robes en satin ou en peau, de l'autre, les filles issues de familles ordinaires, en habits simples, et plus bas encore, les jeunes filles pauvres, en haillons. Tout en découvrant les styles vestimentaires ethniques de la région, mon grand-père ressentait vivement la hiérarchie sociale qui pesait au Tibet. « Tous les jours, du matin au soir, des pèlerins non instruits se ruent vers les monastères à la porte desquels s'entasse déjà une foule de mendiants. Ces gens pauvres et ignorants font contraste avec les lamas qui méditent calmement dans les monastères ainsi qu'avec les richesses que ceux-ci détiennent. »

Or, les premiers Occidentaux à s'être aventurés au Tibet l'ont décrit comme un paradis pour la plupart, car ils n'en acquirent qu'un savoir superficiel. Un peu comme les constructions photographiées par mon grand-père à Lhassa : l'extérieur apparaît clair et splendide ; l'intérieur s'avère sombre et sale.

Plus d'un siècle s'est écoulé depuis. Le Tibet a connu d'énormes transformations. À l'époque où mon grand-père y séjournait, trois routes seulement y donnaient accès. Depuis le Qinghai : le chemin était relativement plat, mais le voyage prenait 18 mois. Depuis le Sichuan : cette voie, plus rapide, était néanmoins plus périlleuse. Depuis l'Inde, jusqu'à l'Himalaya, puis vers l'est jusqu'à Lhassa. C'est pour cette troisième solution que mon grand-père avait opté. Il avait mis 103 jours pour atteindre Lhassa, dont 55 passés à traverser des hautes montagnes dans des conditions extrêmes. Aujourd'hui, le Tibet n'est plus enclavé. Depuis Beijing, plusieurs choix s'offrent aux voyageurs : par avion en quelques heures, par train en deux jours ou encore par voiture en une dizaine de jours.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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