Le coût de l'insertion des travailleurs ruraux chinois dans la vie en ville, dans le cadre du mouvement d'urbanisation lancé par le Gouvernement pourrait être d'environ 650 milliards de Yuans (106 milliards de Dollars) par an, soit l'équivalent de 5,5 % des recettes fiscales de l'an dernier, a déclaré mardi un groupe de réflexion gouvernemental.
Ce chiffre est basé sur l'hypothèse que 25 millions de personnes s'installent chaque année dans les villes, et que le Gouvernement dépense de l'argent pour s'assurer qu'ils bénéficient des mêmes avantages en termes de soins de santé, de logement et d'éducation que les citadins, a dit l'Académie Chinoise des Sciences Sociales (ACSS).
« Je pense que le plus grand obstacle qui s'oppose au fait que les travailleurs migrants ruraux deviennent des citadins est le problème du coût », a dit Wei Houkai, chercheur à l'ACSS, lors d'une conférence de presse, ajoutant que pour atteindre l'égalité de traitement, il faudrait peut-être attendre jusqu'à 2025.
Des millions de travailleurs migrants venus des campagnes et des petites villes travaillent dans les grandes villes de la Chine, souvent dans des travaux manuels faiblement rémunérés, mais ils n'ont pas accès aux services d'éducation, de santé et autres, liés au strict système chinois d'enregistrement des ménages du pays -le fameux hukou.
La Chine voit dans ce mouvement d'urbanisation un facteur susceptible de stimuler la consommation intérieure, dont elle veut faire le principal moteur de croissance de l'économie, en remplaçant les exportations, la production et l'investissement.
Les travailleurs migrants ruraux ne gagnaient en moyenne que 2 049 Yuans par mois en 2011, soit 59% du salaire moyen des travailleurs urbains, a ajouté l'ACSS.
Mais ils doivent payer environ 18 000 Yuans par an et par habitant pour être en mesure de vivre en ville et encore 100 000 Yuans de plus en moyenne pour le logement, a-t-elle dit.
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