Six nouvelles zones économiques désignées par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pourraient profiter aux investisseurs chinois, mais difficile de savoir si les entrepreneurs seront attirés par ces politiques et par la faiblesse des infrastructures, ont déclaré jeudi certains experts.
«Ces nouvelles zones devraient être d'une grande attraction pour les entreprises chinoises et favoriser de nouvelles opportunités, en particulier, pour les sociétés en lien avec le commerce transfrontalier et la production de traitement», a déclaré Li Tianguo, chercheur à l'Institut national de la Stratégie internationale de l'Académie chinoise des sciences sociales.
La RPDC a décidé mercredi de mettre en place six autres zones de développement économique, selon un communiqué de l'Agence centrale de presse coréenne.
Pyongyang, la capitale, sera l'hôte de la zone de développement technologique de pointe de Unjong, alors que les exportations, les industries, l'agriculture, le tourisme et les zones vertes seront mis en place sur d'autres sites, a indiqué l'agence.
Cette mesure fait suite à l'annonce du pays en novembre dernier de vouloir désigner 13 zones économiques spéciales, incluant notamment la rivière Amnok.
Pour Jin Qiangyi, professeur d'études coréenne à l'université de Yanbian dans la province de Jilin, il s'agit de toute évidence d'une une tentative de relancer l'économie.
«Le pays a besoin de construire des infrastructures conséquentes, s'il envisage de s'ouvrir davantage et d'attirer les investissements étrangers», a souligné Jin.
Ajoutant que la décision de la République populaire démocratique de Corée de mettre en place plus de projets de développement économique avait comme principal objectif d'apaiser les tensions régionales et la pression internationale sur le pays.
«De nombreuses firmes chinoises se sentent encore intimidées par faire des affaires en Corée, car il n'existe pas de politique claire pour garantir les intérêts des investisseurs».
Et de poursuivre : «les entreprises chinoises font face à des risques de changements de politiques dans les secteurs de l'énergie et des minéraux, alors que l'investissement dans la restauration et la transformation des produits aquatiques peut être beaucoup plus facile».
La Chine et la RPDC discutent du projet de deux zones économiques spéciales, une dans le port de la RPDC de Rason, près de la province chinoise de Jilin (nord de la Chine), et l'autre sur les îles de Hwanggumpyong et Wihwa proches de la ville chinoise de Dandong (province du Liaoning), qui font l'objet d'un accord conclu en 2010.
«Mais pour le moment, il n'y a pas eu de grandes avancées dans ce projet», a fait remarquer Li Tianguo.