Les deux fabricants chinois de véhicules de chemin de fer, CNR et CSR Corp, ont annoncé mardi une fusion dans le but de former un seul conglomérat.
Ce projet intervient suite à deux mois d'examen et de préparation du gouvernement, mettant fin officiellement à une époque où ces deux entreprises se sont souvent fait de l’ombre sur le marché mondial.
Wang Mengshu, un professeur de l'Académie chinoise d'ingénierie et ardent partisan de ce mouvement, a déclaré que le marché intérieur pour les trains à grande vitesse était plutôt saturé, cette fusion permettra donc d'éviter une concurrence malsaine au niveau des prix pratiqués dans ce secteur.
«Ce nouveau groupe aura un net avantage sur ses rivaux mondiaux en étant en mesure d'optimiser les aspects technologiques des deux fabricants, du capital humain et de la capacité de production», a-t-il souligné.
RSE émettra des actions aux actionnaires de la CNR pour conclure cette association. La cotation des actions devrait reprendre mercredi, selon certains communiqués publiés sur les sites Web de la RSE et des Bourses de Shanghai et de Hong Kong.
Au cours des trois dernières années, les sociétés CNR et CSR se sont souvent trouvées en concurrence dans des appels d’offre à l’étranger. Avec l’exemple d’un contrat pour la construction d'une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux plus grandes villes de Turquie (remporté par RSE) et le plus gros projet de grandes lignes en Argentine (remporté par CNR).
Bien que ces deux fabricants ont rarement été mis en difficulté par les concurrents allemands, français, canadiens ou japonais, ils se sont ont souvent affrontés pour pouvoir remporter des contrats internationaux.
«L’économie chinoise étant entrée dans une «nouvelle normalité», le gouvernement central est désireux de créer de plus grandes marques internationales à partir de ses industries haut de gamme, tels que les produits ferroviaires, ainsi que ceux de la communication pour maintenir une croissance de qualité», a expliqué Zhang Ji, directeur général du département du commerce extérieur au ministère du Commerce.
Le terme «nouvelle normalité» se rapportant aux conditions économiques en Chine qui diffèrent de l'ancienne période de forte croissance. Le volume des échanges des produits ferroviaires, des équipements de télécommunication et de l’énergie ont augmenté de 10% en glissement annuel entre janvier et novembre, selon les dernières statistiques douanières.
Feng Hao, chercheur dans le domaine du transport ferroviaire à la Commission nationale pour le développement et la réforme, a indiqué que la Chine espérait également améliorer la force de sa chaîne industrielle grâce à cette fusion.
Cependant, pour Feng un gros travail travail reste encore à accomplir concernant divers aspects de cet accord, comme le tri sur la duplication des opérations de construction et autres surcapacité, et éviter les activités monopolistiques.