La croissance mondiale se consolidera progressivement et retrouvera d'ici fin 2016 son rythme tendanciel d'avant la crise, alors que l'activité se répartit plus uniformément dans les grandes économies et que les déséquilibres extérieurs d'ensemble sont moins marqués qu'ils ne l'étaient avant 2007, indiquent les dernières Perspectives économiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées mercredi.
Selon l'OCDE, le marché du travail est en voie de rétablissement et les risques de déflation se sont atténués dans les économies avancées, mais l'économie mondiale ne parvient pas à dépasser la note moyenne de "B-".
L'OCDE a prévu que la croissance mondiale s'établira à 3,1 % en 2015, avant d'atteindre 3,8 % en 2016. Ces taux sont inférieurs à ceux retenus par les Perspectives de novembre 2014, qui étaient respectivement de 3,6 % et 3,9 %, pour l'essentiel en raison du fléchissement inattendu qui a marqué le premier trimestre de l'année 2015.
La croissance mondiale devrait se redresser en 2015 et 2016 sur fond de faiblesse des prix du pétrole, d'amples mesures d'assouplissement monétaire et d'une modération des efforts d'assainissement budgétaire dans les grandes économies, a précisé l'OCDE.
Les Perspectives expliquent que la faiblesse de l'investissement dans de nombreuses économies pèse sur la consommation, la création d'emplois et la revalorisation des salaires, et sape les perspectives d'une croissance durable à long terme, soulignant qu'une augmentation des dépenses en capital est nécessaire pour hisser les économies sur une trajectoire de croissance plus soutenue. Pour les pouvoirs publics, transformer l'investissement en une croissance durable nécessitera de porter une attention particulière aux travailleurs à faible revenu et de prémunir l'éducation des effets du creusement des inégalités, afin de lever l'une des principales menaces pour la croissance à long terme.
"Pour obtenir mieux que la note de 'B-' et décrocher un 'A', il faut relancer l'investissement, pour créer des emplois et stimuler la consommation", a déclaré la chef économiste de l'OCDE, Catherine Mann, précisant que cela suppose de mettre en œuvre des mesures structurelles visant à accroître la productivité et la concurrence sur les marchés, dans le cadre d'une approche d'ensemble, associant les politiques monétaire et budgétaire, qui assure une croissance appropriée de la demande et réduise les incertitudes liées à l'action publique.
Selon les Perspectives, aux Etats-Unis, la croissance devrait s'établir à 2% en 2015 et à 2,8% en 2016, soit une révision à la baisse des prévisions de novembre 2014, qui tablaient sur un rythme de 3,1 % cette année et de 3 % l'an prochain, alors que, dans la zone euro, la production devrait croître de 1,4 % en 2015 et de 2,1 % en 2016, soit une amélioration par rapport à l'édition antérieure des Perspectives qui prévoyait respectivement 1,1 % et 1,7 % pour ces deux années.
En Chine, la prévision de croissance du PIB de l'OCDE a été révisée à la baisse, avec 6,8 % pour 2015 et 6,7 %, pour 2016, en raison de la réorientation actuelle de l'économie chinoise, dans laquelle les activités de services se substituent au secteur manufacturier et à l'investissement immobilier comme principal moteur de la croissance, tandis que la croissance devrait rester à la fois soutenue et stable en Inde en 2015 (avec 7,3 %) puis en 2016 (7,4 %).
La Russie et le Brésil devraient sortir de la récession et retrouver en 2016 une croissance positive, bien que faible, a indiqué l'OCDE.