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Nouvel An : des millions de travailleurs migrants décident de rester au pays

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.02.2016 16h52

La fin de la Fête du Printemps signifie le plus souvent un adieu à sa famille pour une reprise du travail dans des villes lointaines. Mais pour de nombreux paysans chinois, les vacances de cette année marquent le début d'une nouvelle vie et un emploi chez eux.

"Bien que la vie soit fantastique dans les grandes villes, il n’y a pas de meilleur endroit que la maison et la famille", a confié Wu Longqing, un villageois de 36 ans du comté de Liping, la province du Guizhou ( sud-ouest de la Chine).

Wu, qui a travaillé dans une usine de la province orientale du Zhejiang depuis ces dix dernières années, a décidé de rester dans sa ville natale et d'ouvrir un petit supermarché après la Fête du Printemps.

"J’étais obligé de travailler à l'extérieur parce que je ne pouvais pas trouver d’emploi ici. Mais la situation a aujourd’hui changé", a-t-il expliqué. "Nous avons maintenant des routes en ciment reliant chaque foyer, ainsi qu’une nouvelle école maternelle, et des toilettes publiques sont en cours de construction."

Au cours des dernièressemaines, Wu et son épousese sont préparés à l’ouverture de leur nouveau magasin, et ont l'intention de demander une licence d'exploitation après la fête du Nouvel An.

Le couple a une fille de 13 ans et un fils de sept ans. Les enfants "laissés en arrière" ont été pris en charge par la mère de Wu, à l’âge de 70 ans.

"Il est temps pour nous de rentrer à la maison pour prendre soins d’eux", a indiqué Wu.

Cette famille n’est pas un cas isolé.

Hu Xing, 27 ans, a travaillé dans la province méridionale du Guangdong après avoir été diplômé d’une école secondaire. Fin 2015, il a regagné le Henan, sa province natale.

Hu et ses proches ont géré une petite boutique dans son village. "Auparavant, tous les membres de ma famille avaient une activité à l'extérieur, mais nous sommes tous revenus au pays, depuis l’amélioration des transports et de la vie locale qui nous a offert des occasions d'affaires."

"Bien que je gagne moins par rapport à l’époque où j’étais dans le Guangdong, la réunion avec ma famille est beaucoup plus heureuse que la dérive seule en dehors ", a-t-il souligné.

Ces trois dernières décennies, de nombreux jeunes ont quitté la campagne pour trouver un emploi dans les villes en plein expansion, laissant personnes âgées et enfants à la maison.

Cependant, la tendance s’est inversée au cours des dernières années, en partie grâce au transfert industriel de la main-d'œuvre des zones urbaines vers les zones rurales et la montée de l'entrepreneuriat rural.

Par exemple, depuis 2010, plus de 1,72 million de travailleurs migrants sont rentrés chez eux à Chongqing.

Le nombre d’"enfants laissés en arrière", dont les parents ont été contraints de chercher du travail dans les grandes métropoles, a été réduit à 180 000 au cours des trois dernières années à Chongqing, selon la fédération des femmes municipales.

La jeune Tao Xingyue avait l’habitude de voir ses parents uniquement pendant les vacances. Elle était toujours triste et inquiète au moment des adieux. "Désormais, je peux rester avec eux chaque week-end, car ils travaillent dans une usine près d’ici", s’est-elle réjouie.

Les experts estiment que l’expatriation des travailleurs migrants stimulera le développement local et améliorera la vie des enfants et des personnes âgées dans les zones rurales. Cependant, un plus grand soutien du gouvernement est nécessaire.

Dang Guoying, chercheur sur le développement rural à l'Académie chinoise des sciences sociales, a indiqué que les entrepreneurs ruraux faisaient face à de grands défis en termes de capitaux et de compétences, les gouvernements des provinces doivent leur accorder des mesures préférentielles pour faciliter un environnement entrepreneurial.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Yin GAO)
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