Dernière mise à jour à 14h11 le 22/08
Une ville d'opportunités
Selon Luo Lingjuan, une femme d'affaires née à Yiwu et qui aujourd'hui fait des allers-retours entre Yiwu et l'Afrique du Sud pour ses affaires, les commerçants africains ont commencé à arriver à Yiwu en 2001. Cette année-là, Yiwu a commencé à construire sa Cité du Commerce International, un énorme nouveau marché, dans un effort pour se transformer en une plaque tournante du commerce mondial des petites marchandises.
S'étendant sur plus de 5 millions de mètres carrés, le marché compte aujourd'hui 75 000 stands vendant plus d'1,8 million de types de produits. Se promener dans le marché d'un étage à l'autre est une expérience impressionnante –les étals sont pleins à craquer de tout, d'animaux en peluche aux porte-clés et des sandales en caoutchouc aux fleurs en plastique, et sans guide, il est facile de se perdre dans son labyrinthe de boutiques et de couloirs.
D'après Mme Luo, les Africains ont commencé à arriver en masse vers 2007 et depuis, ils sont de plus en plus nombreux. « En comparaison avec les commerçants chinois en Afrique, les compétences linguistiques des commerçants africains sont bien meilleures et beaucoup d'entre eux maîtrisent le chinois dans un très court laps de temps », a-t-elle déclaré au Global Times,
Leo Nzeogwu (pseudonyme), un commerçant nigérian qui a déménagé de Guangzhou à Yiwu il y a cinq ans, dit qu'il a déménagé ici car il estime que cette ville lui offre davantage de possibilités. « Il y a plus de produits maintenant à Yiwu qu'à Guangzhou, et sur le marché, c'est très facile de trouver ce que vous voulez grâce à la façon dont il est conçu. A Guangzhou, il n'y a pas ce genre de marché », a-t-il dit au Global Times.
Il dirige actuellement une entreprise de logistique près de la ville du commerce international, et a une épouse chinoise et deux enfants.
Selon M. Tirera, de plus en plus d'Africains viennent à Yiwu pour faire des affaires.
Depuis 2007, la première fois qu'il s'est installé à Yiwu, son entreprise a connu une forte croissance, passant d'un seul traducteur à une entreprise avec 33 employés, et son bureau a été agrandi trois fois et couvre actuellement trois étages dans un bâtiment situé près de la Cité du Commerce International, expédiant plus de 200 conteneurs vers l'Afrique chaque mois, remplis de centaines de produits comme des vêtements, des jouets, des accessoires et des appareils électroniques.
La résolution des litiges
M. Tirera a tout de l'homme d'affaires prospère. Il porte une belle chemise bleue, il est costaud, et répond de manière courante en chinois à des questions, avec un léger accent du sud.
Si Yiwu l'a certainement aidé à faire beaucoup de bénéfices, M. Tirera dit néanmoins que s'il est reconnaissant envers la ville, c'est qu'il sait qu'il peut faire des choses qui ne sont pas possibles dans son pays d'origine. A Yiwu, les autorités municipales le sollicitent régulièrement, de même que d'autres hommes d'affaires africains, pour recueillir leurs opinions sur la ville. Il joue même un rôle de fonctionnaire, en tant que directeur adjoint du Comité populaire de médiation d'Yiwu pour les litiges liés à l'étranger.
En tant que l'un des 16 médiateurs étrangers du comité, M. Tirera se rend au comité chaque mois et aide à résoudre les différends entre les fournisseurs chinois et les acheteurs étrangers. Cela lui donne un sentiment d'appartenance et de participation dans les affaires d'Yiwu.
Les différends sont communs à Yiwu. Alors qu'auparavant, les acheteurs et les vendeurs ne pouvaient parvenir à un accord que par le biais d'un traducteur, le gouvernement propose aujourd'hui un groupe international de médiateurs pour aider les commerçants à résoudre leurs différends.
« La plupart de ces conflits découlent de la méfiance, et le gouvernement local nous a invités à devenir des médiateurs parce que les commerçants étrangers ont tendance à nous faire confiance, et nous pouvons aussi mieux comprendre leurs préoccupations », a-t-il déclaré au Global Times.
Parmi les 16 médiateurs, 6 sont originaires d'Afrique. « Nous ne sommes pas victimes de discrimination ou traités différemment des autres communautés étrangères comme les Arabes, les Américains blancs ou les Sud-coréens », a souligné Abakar Ahmat, un homme d'affaires tchadien âgé de 36 ans, qui est également membre du comité de médiation.
Le gouvernement local tente également de prolonger la durée des visas. L'an dernier, M. Tirera fut parmi le premier groupe de commerçants étrangers d'Yiwu à obtenir un visa de deux ans. Auparavant, la durée maximale de séjour était d'un an.