Dernière mise à jour à 08h49 le 10/04
Le Groupe Trina Solar, l'un des principaux producteurs d'installations photovoltaïques solaires au monde, dont le siège est basé à Changzhou, a construit une usine de batteries solaires au Vietnam au début de l'année.
La société a commencé à établir des chaînes de production à l'étranger par le biais d'investissements et de fusions et acquisitions en Malaisie, en Thaïlande, en Inde et aux Pays-Bas ces dernières années.
En 2016, la société a acheté l'entreprise néerlandaise Solland Solar.
"Cette acquisition s'inscrit dans le cadre de notre stratégie d'expansion mondiale et peut contribuer à renforcer notre compétitivité dans le monde, surtout en Europe", explique Gao Jifan, président de la société.
Le Groupe Trina Solar, qui se développe en outre-mer par le biais de fusions et acquisitions, n'est pas la seule entreprise chinoise à adopter cette stratégie.
Pour la Chine, 2016 s'est avérée une année record pour les fusions et acquisitions, lesquelles ont progressé de 246% à l'étranger, atteignant une valeur de 221 milliards de dollars, soit un chiffre supérieur à celui des quatre années précédentes combinées, selon le cabinet comptable PwC. Le pays a enregistré 51 transactions à l'étranger supérieure à 1 milliard de dollars, soit plus du double de l'année précédente.
Certains analystes estiment toutefois que les fusions et acquisitions à l'étranger semblent "irrationnelles", avec des entreprises investissant dans des secteurs sans aucun lien avec leurs activités.
La décision des entreprises d'effectuer des fusions et acquisitions est souvent fondée sur le besoin d'expériences, de ressources et de connaissances, qui sont essentielles pour les sociétés cherchant à se développer en outre-mer, note Zhang Ziyi, chercheur à Mergermarket.
Les investisseurs irrationnels, par conséquent, peuvent bouleverser l'ordre du marché, ajoute M. Zhang.
"Certaines entreprises chinoises dépensent imprudemment, achetant par exemple des clubs de football et des hôtels de luxe. Cela ne fera qu'accroître les coûts des acquisitions pour les autres sociétés", indique Zhang Zhihao, président d'Oaklins HFG China et conseiller en fusions et acquisitions.
Le gouvernement central s'est engagé en décembre à renforcer le contrôle des fusions et acquisitions à l'étranger. La Commission nationale du développement et de la réforme, le ministère du Commerce, la Banque populaire de Chine, et l'Administration nationale des changes (ANC) ont déclaré qu'ils accorderaient plus d'attention aux investissements à l'étranger dans les secteurs de l'hôtellerie, des clubs de sport, des studios de cinéma et de l'immobilier.
L'ANC a publié en janvier une ligne directrice pour renforcer les procédures d'examen des investissements directs effectués en outre-mer.
Les activités de fusions et acquisitions en outre-mer sont comme "une rose et ses épines", et les entreprises doivent être "prudentes", selon Pan Gongsheng, chef adjoint de l'ANC.
Les fusions et acquisitions à l'étranger ont chuté de 52,8% en glissement annuel à 92 milliards de yuans (environ 13,4 milliards de dollars) au cours des deux premiers mois de 2017, selon des données publiées par le ministère du Commerce.
La plupart des investissements se sont dirigés vers l'économie réelle et les industries émergentes, d'après des responsables du ministère du Commerce. Les investissements à l'étranger dans les secteurs de la fabrication et de l'information ont augmenté respectivement de 1,6% et de 44,6% sur un an pendant la même période, représentant 29,7% et 12,6% du total des investissements à l'étranger.
Les investissements dans les secteurs du crédit-bail, de l'immobilier et du divertissement ont respectivement baissé de 74,4%, 84,9% et 91,6% sur un an au cours des deux premiers mois.
"Dans le cadre de leur développement à l'étranger, les entreprises chinoises doivent chercher à progresser tout en assurant la stabilité, afin de mieux maintenir l'ordre du marché international", souligne M. Pan.
"Un contrôle modéré peut contribuer à réguler l'ordre du marché", note le professeur Sun Lijian, de l'Université de Fudan. "Cela peut aussi aider les entreprises à éviter des pertes économiques lors d'investissements à l'étranger."