Dernière mise à jour à 13h51 le 14/05
Pays insulaire de l'océan Indien, le Sri Lanka est situé à l'extrémité sud du sous-continent sud-asiatique, face à la péninsule indienne. Le nom du pays signifie "paradis" ou "terre lumineuse et riche" en cinghalais. Connu comme le "Royaume des pierres précieuses" et la "Perle de l'océan Indien", le Sri Lanka était considéré par Marco Polo comme la plus belle des îles.
Ce pays à la végétation luxuriante et aux riches ressources naturelles produit un excellent thé noir, de délicieux fruits de mer et du saphir. Ses terres de 65.000 kilomètres carrés abritent plus de 20 millions d'habitants, majoritairement bouddhistes, qui vivent maintenant en paix, après des années de guerre civile de 1983 à 2009 qui ont freiné le développement et plongé le pays dans une récession économique et des troubles sociaux.
Puttalam est une grande ville du nord-ouest du Sri Lanka. Pourtant, elle ne possédait aucun grand bâtiment digne de ce nom, la ville ayant été ravagée par la guerre. A la nuit tombée, la ville était plongée dans l'obscurité, seulement quelques lumières éparses perçant les ténèbres. Indunil, une ménagère ordinaire, a passé la majeure partie de sa vie dans cette ville avec son mari et ses enfants. A cause des huit heures de coupures de courant qui paralysaient la ville chaque jour en moyenne, la famille n'a pas regardé la télévision ni utilisé la climatisation sans interruption pendant des années.
Directeur d'une petite société d'aquaculture familiale utilisant dix appareils électriques de différentes sortes, Palitha peut être considéré comme un grand consommateur d'électricité. Les longues coupures de courant et ses lourdes charges mensuelles de consommation d'électricité allant jusqu'à plus de 100.000 roupies (environ 660 dollars) avaient un grave impact sur ses activités. En raison du manque d'électricité, il ne pouvait utiliser que des groupes électrogènes de secours pour maintenir ses opérations commerciales, ce qui était extrêmement incommode et coûteux.
De telles histoires sont fréquentes au Sri Lanka, même dans la capitale Colombo. Wang Ludong, un directeur de projet arrivé au Sri Lanka en 2006, se souvient encore clairement de ce sentiment à son arrivée. "A 20 ou 21 heures, il faisait noir partout. Les petites boutiques des deux côtés de la rue étaient fermées. Les feux de signalisation dans le centre-ville de Colombo clignotaient, il n'y avait pas de piétons sur la route et il y avait des soldats lourdement armés et des postes de contrôle partout", témoigne-t-il. A cause des installations d'électricité obsolètes, la population du pays a beaucoup souffert de la pénurie d'énergie pendant des années et le développement industriel a été entravé par des ressources énergétiques limitées.
Face à une telle pénurie d'électricité et à l'instabilité de l'alimentation électrique, le gouvernement sri-lankais a décidé d'agir. Mais en raison du manque de fonds, les projets de construction de centrales d'électricité ont longuement été retardés. En 2006, la question du financement a finalement été résolue par le gouvernement chinois, qui a fourni un prêt au gouvernement sri lankais, et la société China Machinery Engineering Corporation (anciennement "China National Machinery & Equipment Import & Export Corporation", CMEC) a été chargée de la construction de la centrale à charbon de Puttalam. Mis en oeuvre en deux phases, le projet comprend trois unités de 300 MW et des installations auxiliaires, un terminal charbonnier d'une contenance de 5000 tonnes et ses installations de soutien, deux lignes de transmission 220KV (directions sud-ouest et sud-est, couvrant notamment la capitale Colombo et la partie nord-est et centrale du Sri Lanka) et des sous-stations de 220 kV. Les deux phases du projet ont été achevées en 2011 et 2014 respectivement.
La capacité installée totale de la Centrale à charbon de Puttalam est de 900 MW et le coût de production d'électricité a été considérablement réduit par rapport au mode de production utilisé précédemment, à savoir les centrales au fioul. Cette centrale à charbon a non seulement fourni 40% de l'énergie électrique de l'ensemble du pays depuis sa connexion au réseau électrique, mais elle a aussi amélioré le système de production d'électricité, réduit le coût de la production, amorti les tarifs élevés de l'électricité à long terme et augmenté la consommation d'électricité par habitant au Sri Lanka.
En septembre 2014, le président chinois Xi Jinping et son homologue sri-lankais d'alors, Mahinda Rajapakse, avaient assisté par visioconférence à la cérémonie d'inauguration de la centrale à charbon de Puttalam, un projet que les deux hommes avaient alors salué. A cette occasion, M. Rajapakse avait annoncé une baisse de 25% du tarif national de l'électricité à compter de ce jour, ce qui avait fait sensation dans le pays et suscité bien des éloges.
L'effet a été immédiat sur la facture d'électricité de la famille d'Indunil, qui a constaté avec plaisir que "grâce à cette réduction spectaculaire des tarifs d'électricité, nous pouvons profiter pleinement de la vie brillante que nous apporte l'énergie électrique" .
Quant à Palitha, il a l'esprit plus tranquille. Grâce à l'alimentation électrique en continu, il peut désormais élever davantage d'espèces de poissons et les risques sont plus faibles.
A présent, des lanternes colorées décorent même les rues de la ville de Puttalam. Les propriétaires de magasins installent des enseignes lumineuses et les enfants peuvent désormais manger des glaces après avoir joué toute la journée.
Enfin, les nuits de Colombo sont à présent illuminées, des véhicules et des piétons circulent sur les routes du centre-ville, les néons des gratte-ciel clignotent et les ouvriers continuent à travailler sur des chantiers éclairés. Debout devant la fenêtre de son bureau, Wang Ludong constate avec émotion que les efforts déployés par CMEC ces dernières années ont porté leurs fruits.
En apportant de la lumière et de l'espoir aux Sri-lankais, la centrale à charbon de Puttalam est devenue un projet exemplaire représentatif de l'esprit de l'Initiative "La Ceinture et la Route", qui a promu la coopération économique et commerciale entre la Chine et le Sri Lanka. Les normes de conception chinoises s'exportent à l'étranger, de même que près de 1.000 produits. Plus de 300 fabricants d'équipements s'étendent à l'étranger et plus de 2.000 ouvriers et ingénieurs chinois ont participé au projet, ce qui a permis de passer d'un modèle où les entreprises chinoises contractaient principalement des projets de travaux publics à un modèle d'exportation de technologies et de produits haut de gamme.
CMEC peut être fière de cette centrale, fruit de dix ans de dur labeur. Ce sont précisément ces efforts qui ont permis d'achever à l'avance la première phase du projet et de gagner le respect des Sri-lankais. Le 4 février 2011, à l'occasion du Jour de l'Indépendance du Sri Lanka, la Banque centrale du pays a émis de nouveaux billets sur plusieurs thèmes, dont le développement et la prospérité. Depuis, les nouveaux billets de 100 roupies représentent la Centrale à charbon de Puttalam, affectueusement surnommée "Lumière de Victoria" (Lakvijaya) par la population.
La centrale à charbon de Puttalam reflète l'amitié profonde entre les peuples chinois et sri-lankais et sa mise en service a apporté plus de lumière à la population locale, tissant de nouveaux liens propices au développement de l'amitié entre les deux pays. Il ne fait aucun doute que l'amitié entre les peuples chinois et sri-lankais ne cessera de s'élargir et de s'approfondir et est promise à un avenir radieux.