En 2017, 1% des plus riches ont capté 82% de la richesse mondiale

Ce sont des chiffres qui font tourner la tête et confirment une aggravation du fossé des richesses : selon une nouvelle étude de l'organisation caritative mondiale Oxfam, 42 personnes seulement rassemblent entre leurs mains la même fortune que les 50% les plus pauvres du monde. Dans un rapport publié le 22 janvier, Oxfam a en conséquence appelé à l'action pour s'attaquer à l'écart grandissant qui sépare les super-riches et le reste du monde. D'après le rapport, environ 82% de l'argent généré l'année dernière est allé à 1% de la population mondiale la plus riche, tandis que la moitié la plus pauvre n'a vu aucune augmentation.

Le rapport arrive à point nommé alors que l'élite mondiale des affaires et des politiques se réunit cette semaine dans une ville de Davos couverte par la neige pour la réunion annuelle du Forum économique mondial, qui vise à promouvoir un leadership réactif et responsable. Oxfam a déclaré que ses chiffres, critiqués par certains observateurs, montraient que les récompenses économiques étaient « de plus en plus concentrées » au sommet. L'organisme de bienfaisance a cité l'évasion fiscale, l'érosion des droits des salariés, la réduction des coûts et l'influence des entreprises sur les décisions politiques pour expliquer ces inégalités croissantes.

L'organisme de bienfaisance a également constaté que la richesse des milliardaires avait augmenté de 13% par an en moyenne entre 2006 et 2015. L'année dernière, les milliardaires auraient vu leurs actifs grimper de 762 milliards de Dollars. Et, autre inégalité, 90% des 10 043 milliardaires du monde sont des hommes. Les marchés boursiers mondiaux en plein essor ont été considérés comme le principal moteur d'une augmentation de la richesse parmi ceux détenant des actifs financiers l'an dernier. Le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, a ainsi vu sa fortune gonfler de 6 milliards de Dollars au cours des 10 premiers jours de 2017, amenant de nombreux journaux à le désigner comme « l'homme le plus riche de tous les temps ».

Pour Mark Goldring, directeur général d'Oxfam GB, ces statistiques indiquent que « quelque chose ne va vraiment pas dans l'économie mondiale ». « La concentration de la richesse extrême au sommet n'est pas le signe d'une économie prospère mais le symptôme d'un système qui ne donne à des millions de travailleurs que des salaires de misère alors qu'ils fabriquent nos vêtements et cultivent notre nourriture », a-t-il ajouté. Enfin, a souligné Oxfam, même si la richesse de la moitié la plus pauvre de la population était recalculée pour éliminer les personnes en dette nette, leur richesse combinée serait encore égale à celle de 128 milliardaires, au lieu des 42 identifiés dans le rapport.