Thaïlande : attentat à la bombe sur un marché de Bangkok, 3 morts

Une moto piégée a explosé le 22 janvier dans un marché de la province de Yala, dans le Sud de la Thaïlande, tuant 3 personnes et en blessant 22, a annoncé un porte-parole du Commandement des opérations de sécurité intérieure (ISOC). Les provinces majoritairement musulmanes de Narathiwat, Pattani et Yala, situées dans l'extrême Sud de la Thaïlande, sont le théâtre d'une insurrection menée de longue date par des musulmans malais qui luttent pour l'autonomie, dans laquelle plus de 6 000 personnes ont été tuées depuis 2004. Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité immédiate de l'attaque, qui a eu lieu sur le marché du matin.

« Les criminels ont mis une bombe dans une moto et l'ont placée à côté d'une charrette. La force de l'explosion a causé la mort de trois personnes », a déclaré le porte-parole de l'ISOC, Pramote Promin. L'ISOC est une force de sécurité gouvernementale qui opère dans la région. D'après la police, la moto avait été placée près d'un stand de vente de viande de porc, qui est strictement interdit aux musulmans en vertu de la loi islamique. Il n'a pas pu être déterminé immédiatement si la bombe a été placée sur le stand de porc dans une tentative délibérée de cibler les bouddhistes thaïlandais.

D'après le lieutenant de police Eakapong Rattanachai, le terroriste a stationné la moto piégée avec des explosifs à proximité et a acheté des marchandises sur le marché pour se fondre dans la foule. Le propriétaire de l'étal et un client masculin faisaient partie des trois personnes tuées, a indiqué la police. La bombe a soufflé des morceaux de toit en tôle ondulée du marché et a détruit les étals à proximité. Les provinces du Sud ont été témoins de centaines d'attaques depuis 2004, dont beaucoup sont mortelles, mais il y a eu moins d'incidents violents ces derniers temps.

Selon les analystes qui surveillent le conflit, les actes de violence liés à l'insurrection ont atteint un creux historique en 2017 malgré le fait que les pourparlers visant à ramener la paix ont eu peu de succès. Le gouvernement militaire thaïlandais a tenté de relancer les pourparlers avec les groupes rebelles lancés par le précédent gouvernement civil, mais ils sont presque absents. La résistance à la domination bouddhiste depuis Bangkok existe depuis des décennies dans les provinces du Sud à prédominance musulmane. Elle a décliné brièvement dans les années 1990 avant de refaire surface avec violence en 2004.