Dernière mise à jour à 15h35 le 08/02
Liu Qiangdong, PDG et fondateur de la société de commerce électronique chinoise JD, et Frédéric Sanchez, président du groupe Fives, assistent à une cérémonie de signature lors d'un forum France-Chine, le 9 janvier 2018 à Beijing. (Photo Jason Lee / Agences) |
JD, l'un des principaux détaillants en ligne de Chine, va défier Amazon.com Inc en Europe en établissant des activités à travers le continent dans les prochaines années, a annoncé le patron de l'entreprise.
Liu Qiangdong, fondateur et PDG de JD, a ainsi déclaré que son entreprise allait lancer sa première plate-forme européenne de commerce électronique et ses services de livraison en France, avec des projets de déploiement supplémentaires au Royaume-Uni et en Allemagne. Au Royaume-Uni, JD ouvrira également un centre de recherche sur l'intelligence artificielle à Cambridge et des bureaux à Londres.
Liu Qiandong a confirmé que sa société prévoit de dépenser au moins 1 milliard d'euros dans les deux prochaines années pour construire le réseau logistique de JD en France, avec pour objectif de défier Amazon en 2019. Amazon a investi 15 milliards d'euros en Europe depuis 2010.
JD, que Bloomberg évaluait à 68 milliards de dollars en janvier, se prépare également à se lancer aux États-Unis d'ici la fin de l'année, à partir de Los Angeles. Liu Qiandong a précisé au Financial Times que l'entreprise veut s'assurer que 50% de ses bénéfices proviennent de l'extérieur de la Chine dans les 10 ans qui viennent.
Le centre de recherche de Cambridge, le premier en Europe, se concentrera sur l'intelligence artificielle et les mégadonnées (big data). Son ouverture est prévue au cours de la première moitié de 2019.
Par ailleurs, Liu Qiandong a souligné que les talents et l'éducation britanniques sont de première classe, ajoutant que le coût de l'embauche de talents spécialisés dans le domaine de l'intelligence artificielle est aujourd'hui plus faible en Europe qu'aux États-Unis et en Chine.
Après la récente rencontre entre le patron de JD et le Premier ministre britannique Theresa May à Beijing lors de sa visite officielle en Chine, le géant du commerce électronique chinois a annoncé qu'il allait vendre 2 milliards de livres sterling (2,8 milliards de dollars) de produits britanniques aux consommateurs chinois au cours des deux ou trois prochaines années, et notamment des produits de couture de luxe et du thé, du chocolat, des produits de beauté et des appareils ménagers.
De même, l'accord signé entre JD et le ministère du Commerce international du gouvernement britannique vise à faciliter l'accès des entreprises britanniques au marché chinois via JD.
« Il est irréaliste d'établir un réseau logistique JD sur le marché européen, car la densité de population y est relativement faible et les coûts de transport et de main-d'œuvre y sont très élevés », a en revanche averti Lu Zhenwang, PDG de Wanqing Consultancy à Shanghai, soulignant que le succès de JD sur le marché intérieur chinois réside dans son réseau de livraison mature et sophistiqué ; en revanche, la situation en Europe est totalement différente.
Le nombre de marques britanniques présentes sur la plate-forme de JD a doublé au cours des deux dernières années, et les ventes en 2017 ont augmenté de 100% d'une année sur l'autre.