Le nouveau report du « procès du siècle » en Egypte est un symbole des problèmes du Moyen -Orient. Cette région connait fréquemment des points chauds, mais en fin de compte qui est vraiment le coupable ?
Ce n'est un secret pour personne, le Moyen-Orient est de plus en plus chaotique : au cours des 60 dernières années, le problème a été principalement arabe (plus tard réduit à la question israélo-palestinienne), il y a 10 ans, s'y sont ajoutés l'Irak et le nucléaire iranien, et ces deux dernières années, sont arrivés deux nouveaux problèmes, la Libye et la Syrie. Dans l'ensemble, la raison pour laquelle les « problèmes » s'empilent au Moyen-Orient est, bien plus que l'instabilité, l'expansion hégémonique.
C'est à cause de la guerre injustifiée déclenchée par les Etats-Unis en 2003 en Irak que ce pays, berceau de civilisations anciennes, est devenu un foyer de troubles, et jusqu'à aujourd'hui la spirale de la terreur et de la violence n'a toujours pas pris fin ; c'est à cause du soutien extérieur en armes et en argent apporté à l'opposition syrienne, qui cherche à renverser le régime de Bachar el Assad qu'aujourd'hui la terreur prévaut dans ce qui naguère fut une oasis de stabilité et que ce pays à demi détruit connait un exode de réfugiés et voit son économie sur le point de s'effondrer ; c'est à cause des frappes militaires dirigées par l'OTAN que la Libye de « l'ère post – Kadhafi » a plongé dans l'anarchie et même vu son Premier ministre enlevé, et est devenue le premier pays riche d'Afrique à connaitre une situation de pénurie de vêtements et d'aliments, c'est parce qu'Israël, loyal allié des Etats-Unis, s'est muni d'armes nucléaires dans un silence assourdissant, mais qu'ensuite une véritable croisade a été lancée contre le programme nucléaire pacifique de l'Iran que la dénucléarisation du Moyen-Orient est devenue difficile à faire avancer. Il n'est donc pas exagéré de dire que c'est l'hégémonisme qui constitue la plus grande menace à la stabilité au développement du Moyen-Orient.
Ainsi, si le monde arabe veut parvenir à une renaissance nationale, en fin de compte il doit « dépendre de qui, unir qui, s'opposer à qui ? ». La théorie et l'histoire montrent que pour atteindre l'unité et la prospérité communes, les pays de la région doivent suivre une voie commune, et que la division et les conflits bâtissent une route qui mène aux troubles et à l'esclavage. Pour parvenir à leur objectif de renforcement et s'opposer à l'hégémonie, ce que les pays arabes ont le plus à faire est de maximiser l'union des pays de la région, plutôt que de laisser encore s'alimenter les tendances aux luttes intestines. Dans les années 1950 et 1960, au sommet du nationalisme arabe, les pays arabes, au-delà des différences de systèmes politiques, d'idéologies et autres, se sont unis, atteignant un point culminant lors de l'affaire de Suez de 1956, de la guerre du Kippour de 1973, de l'« embargo pétrolier » et d'autres grands événements historiques pour obtenir la victoire, maximiser la protection de leur sécurité territoriale, les intérêts économiques et le prestige international des pays arabes.
Mais, dans les années soixante et soixante-dix du siècle dernier, qui ont vu le déclin du nationalisme arabe, après que les pays de la région aient chacun commencé à s'occuper de leurs petites affaires, le monde arabe a plongé dans un cycle de déclin alternant crises et luttes intestines : ce fut d'abord l'Egypte, qui en faisant seule la paix avec Israël, a pour la première fois conduit le monde arabe vers un début de scission, ensuite ce fut l'invasion du Koweït par l'Irak qui a conduit à une nouvelle scission du monde arabe. C'est parce que les pays arabes ont plongé dans des querelles internes, que les puissances hégémoniques extérieures en ont tiré avantage. Après la guerre froide, les grandes puissances occidentales ont lancé cinq guerres régionales (les guerres du Golfe, du Kosovo, d'Afghanistan, d'Irak, de Libye), dont quatre ont eu lieu dans la région du Moyen-Orient, trois d'entre elles ayant même été directement dirigées contre le monde arabe. Et depuis août 2013, les Etats-Unis, tirant profit du prétexte des armes chimiques, ont presque lancé une « guerre syrienne »... le plus effrayant, c'est que personne ne peut savoir quelle tête sera la prochaine victime de l'« épée de Damoclès » de l'hégémonisme.
La seule façon pour les pays arabes de sortir de ce cercle vicieux est de revenir sur la route de l'unité et de l'union arabes. Les pays arabes partagent une même langue et professent la même religion, ils ont donc des conditions plus favorables que l'Europe pour parvenir à l'unité et à l'union. Ce n'est qu'ainsi que « le monde arabe deviendra le monde des Arabes, que les affaires arabes seront décidées par les Arabes eux-mêmes »."S'il continue à ouvrir sa porte aux voleurs et à s'entredéchirer, le monde arabe non seulement ne pourra pas résoudre les contradictions et les différends, mais rendra le problème encore plus complexe.