Dernière mise à jour à 16h33 le 08/02
Selon un récent article publié par Associated Press, la proportion d'Afro-Américains, d'Hispaniques et d'autres minorités ethniques ayant bénéficié du vaccin anti-COVID-19 est inférieure à leur proportion dans la population totale des États-Unis. Prenons l'exemple de l'État du Maryland. Les Afro-Américains y représentent 30% de la population, et parmi le personnel médical, ils représentent même 40%, mais parmi les personnes vaccinées, seulement 16% sont des Afro-Américains. À Philadelphie, à Chicago et ailleurs, il existe également des inégalités de vaccination entre les différents groupes ethniques, ce qui est inquiétant.
Anthony Fauci, le célèbre expert en maladies infectieuses américain, a déclaré: « un aspect inhabituel de cette épidémie de COVID-19 est l'inégalité raciale ». Le COVID-19 met une fois de plus en évidence la cruelle réalité de la société américaine, c'est-à-dire le racisme structurel profondément enraciné dans les gènes de la société américaine, qui a eu des effets néfastes sur la vie matérielle et les opportunités d'emploi des minorités ethniques aux États-Unis. Le New York Times a également souligné que cette inégalité était « intolérable ».
Aucun secteur d'activité n'illustre de manière plus réelle les problèmes exposés que l'industrie médicale. Le racisme structurel ancré depuis longtemps a eu pour conséquence l'échec à fournir des services médicaux de haute qualité aux minorités ethniques aux États-Unis, et le COVID-19 a exacerbé ce problème. Le droit fragile à la santé des minorités ethniques est confronté à des défis plus graves, entraînant un grand nombre de tragédies. Selon des études récentes publiées dans les actes de la National Academy of Sciences américaine, dans le contexte actuel d'épidémie de COVID-19, la population des Afro-Américains et des Hispaniques aux États-Unis est estimée à 3 ou 4 fois moins que celle des Blancs. En revanche, l'espérance de vie à la naissance des Afro-Américains et des Hispaniques a diminué d'environ deux ans et trois ans respectivement, ce qui est beaucoup plus élevé que pour les Blancs, pour qui elle est de 0,68 an. Cela signifie que l'écart d'espérance de vie entre les Américains Noirs et Blancs s'élargira de 3,6 ans à plus de 5 ans, soit une augmentation de près de 40%.
Un grand nombre de faits montrent que le racisme structurel de longue date aux États-Unis a conduit à des inégalités dans de nombreux aspects, notamment l'économie, les soins de santé, les sanctions, la justice, l'emploi, le logement, la participation politique et l'éducation. Selon le Pew Research Center, en 2020, 75% des familles blanches, 61% des familles asiatiques américaines et 46% des familles afro-américaines possédaient un bien immobilier aux États-Unis. En termes d'éducation, 95% de la population âgée de 25 ans et plus ayant un diplôme d'études secondaires ou plus aux États-Unis sont blancs, 92% sont asiatiques et 90% sont Afro-Américains. Pour les Américains aux identités et aux origines différentes, la répartition inégale des opportunités est l'une des sources de leur anxiété et de leur inquiétude dans une société de plus en plus dépendante de l'éducation. Cette ombre est même devenue un « fléau spirituel ».
Comme le dit le proverbe, « Seuls les arbres pourris donnent des pommes pourries ». Le problème du racisme aux États-Unis est profondément enraciné dans l'histoire américaine. Dans l'histoire américaine, les Noirs ont été réduits en esclavage et contraints de travailler dans des conditions cruelles. Le Centre pour le progrès américain estime que, en dollars courants, la valeur du travail extrait par les propriétaires d'esclaves américains des esclaves noirs est de plus de 14 000 milliards de dollars. Ce n'est que dans les années 1960 et 1970 que les États-Unis ont commencé à promouvoir le mouvement formel des droits civiques. Mais au cours des 40 dernières années, le taux de chômage des travailleurs afro-américains a été environ le double de celui des Blancs, et le revenu médian des familles afro-américaines est de 25% à 45% inférieur à celui des Blancs. Aujourd'hui, il existe toujours une discrimination systématique contre les Noirs aux États-Unis, et les conflits raciaux sont même de plus en plus aigus. Dans la poursuite du « rêve américain », les minorités et les Blancs n'ont jamais été sur la même ligne de départ.
Le président américain Joe Biden a inscrit « la promotion de l'égalité raciale » comme l'une des quatre grandes priorités de son mandat. Le jour de sa prise de fonction, il a évoqué le « cri du pays pour la justice raciale en gestation depuis près de 400 ans ». Récemment, Joe Biden a également signé un mémorandum pour condamner la discrimination raciale envers les Américains d'origine asiatique face au COVID-19. Cela souligne sans aucun doute la gravité des problèmes raciaux dans le contexte de l'épidémie. De l'histoire à aujourd'hui, le « credo américain » selon lequel « tous les hommes sont créés égaux » et la triste réalité du racisme sont en contradiction, et « l'unité » et la « guérison » des États-Unis ont encore un long chemin à parcourir.