Le Premier ministre français Jean- Marc Ayrault a indiqué mardi à Paris que les Français doivent "rester d'une extrême vigilance" face à l'évolution de la situation tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de ses frontières.
Face à la menace terroriste, les Français peuvent "compter sur la mobilisation de tous les instants du gouvernement", a indiqué M. Ayrault à l'issue de la réunion d'information des parlementaires sur le Mali.
Le gouvernement a pris plusieurs mesures pour protéger ses compatriotes résidant en Afrique de l'Ouest. En ce qui concerne le territoire national, sa protection fait l'objet d'une attention renforcée de la part des services de renseignement et des consignes strictes de mise en oeuvre des dispositions du Plan Vigipirate ont été données, a-t-il ajouté.
Au Mali, les avancées ont été "substantielles". L'offensive des groupes islamistes a été stoppée.
"Plusieurs villes importantes ont été reprises par les forces maliennes grâce à notre soutien. Nous sommes désormais en chemin pour atteindre le deuxième objectif, aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale", a poursuivi le Premier ministre français.
L'armée malienne a repris deux villes importantes du nord du Mali, Gao et Tombouctou, avec le soutien des forces françaises, nigériennes et tchadiennes. Le dispositif français mobilise actuellement 4.600 hommes dont 3.500 au Mali, a ajouté M. Ayrault.
Il a par ailleurs souligné la nécessité de "se garder de tout triomphalisme" car la menace n'a pas encore totalement été réduite, estimant que des actions de harcèlement sont donc toujours possibles.
Pour répondre au risque d'exactions, les forces françaises ont reçu pour consigne de "se montrer d'une extrême vigilance", a indiqué M. Ayrault, précisant que le Comité International de la Croix-Rouge "n'a confirmé à ce jour aucun des faits" qui ont été rapportés sur ce sujet par certaines organisations non gouvernementales.
"Le gouvernement français est néanmoins favorable au déploiement rapide d'observateurs internationaux qui veilleront au respect des droits de l'homme et cela conformément à l'esprit de la résolution 2085 du Conseil de sécurité adoptée le 20 décembre dernier. Et nous avons également rappelé aux autorités maliennes leurs propres responsabilités", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, selon un communiqué diffusé mardi soir par le ministère français de la Défense, après les opérations conjointes de ces derniers jours ayant permis la saisie de l'aéroport de Tombouctou et la prise de Gao, le dispositif français, malien et africain dans la zone "se consolide".
A Tombouctou, les forces françaises se sont efforcées de rétablir le trafic aérien sur l'aéroport de la ville. Les forces armées maliennes ont effectué des patrouilles afin de sécuriser la ville et ses abords.
A Gao, une autre ville importante du nord du Mali, la vie reprend son cours et les reconnaissances maliennes se poursuivent afin d'éviter tout retour des groupes islamistes.
Les contingents africains atteignent l'effectif de 2.900 hommes avec notamment 1.400 Tchadiens, plus de 500 Nigériens, près de 400 Togolais, près de 200 Nigérians, plus de 150 Burkinabés, une centaine de Béninois et une cinquantaine de Sénégalais. La Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) doit à terme mettre sur pied une force de 4 bataillons de 500 hommes chacun et les appuis et soutiens associés, selon le même communiqué.
Les forces armées tchadiennes ont quitté leur base de Menaka et font mouvement vers le nord du pays afin de soutenir l'action des forces maliennes dans cette zone. Parallèlement, les premiers éléments du bataillon nigérien sont entrés dans la ville malienne d'Ansongo où ils prennent position, toujours selon le ministère français de la Défense.