La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a critiqué jeudi la Corée du Sud pour avoir fait avorter la tentative de dialogue inter-coréen de haut niveau, déclarant qu'elle ne rechercherait pas le dialogue pour le moment.
La Corée du Sud et la RPDC avaient convenu lundi de la tenue des pourparlers dans le village frontalier de Panmunjom pour renouer un dialogue rompu depuis six ans, mais les pourparlers ont fini par être annulés mardi en raison d'un désaccord sur le profil des chefs de délégation.
"Le côté sud a insisté sur les pourparlers au niveau ministériel depuis le début, mais juste avant le début des pourparlers, un chef de délégation de niveau inférieur a été choisi. Il s'agit d'un manque de politesse et de respect sans précédent dans l'histoire du dialogue Nord-Sud", a déclaré un porte-parole du Comité pour la réunification pacifique de la Corée (CRPC) dans un communiqué.
"Cela prouve complètement que la partie sud n'avait dès le départ aucune intention de dialoguer. Elle n'a cherché qu'à créer un obstacle pour les pourparlers et à les reporter et torpiller [...], loin de chercher à résoudre les problèmes à la table de négociations", a dit le porte-parole, avant de conclure : "Nous n'avons rien à attendre des pourparlers entre les autorités des deux parties."
Il s'agit du premier commentaire de Pyongyang depuis l'annulation du dialogue.
"Le problème soulevé cette fois n'est pas une simple question relative au niveau du chef de délégation, mais une manifestation de l'intention sinistre (de la Corée du Sud) d'avorter les pourparlers car elle s'est rendue compte qu'il était difficile de réaliser ses desseins qui consistent à se moquer des pourparlers dans un souci de confrontation", a commenté l'agence de presse officielle KCNA dans un reportage.
La RPDC a fait part à la Corée du Sud de sa décision de reporter l'envoi de sa délégation, étant vexée de l'annonce émanant de la Corée du Sud selon laquelle cette dernière serait représentée par un ministre adjoint dans les pourparlers initialement prévus mercredi et jeudi à Séoul.
La délégation sud-coréenne devrait être dirigée par le vice-ministre de l'Unification Kim Nam-shik, mais la RPDC n'a pas accepté la nomination d'un officiel de "niveau inférieur" à la tête de la délégation. Pyongyang a nommé le directeur du CRPC, Kang Ji-young, au poste de chef de la délégation.
Séoul avait initialement envisagé d'envoyer à la réunion le ministre de l'Unification, Ryoo Kihl-jae, et a demandé à Kim Yang Gon, secrétaire du Comité central du Parti des travailleurs de la RPDC, d'être présent aux pourparlers.
La RPDC a proposé jeudi dernier d'organiser une réunion inter-gouvernementale avec la Corée du Sud sur les dossiers inter-coréens. Cette dernière a accepté la proposition le même jour, espérant que les pourparlers constituent une opportunité pour aider à forger la confiance entre les deux nations.