Le maire de Montréal, la deuxième plus grande ville du Canada, a été arrêté lundi par la police pour des faits de corruption, rapportent les médias locaux.
Michael Applebaum a été arrêté à son domicile vers 6 heures du matin par des agents de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) de la province de Québec. Il est notamment accusé d'escroquerie, d'abus de confiance, de complot, de collusion et de corruption dans le cadre d'affaires municipales en lien avec deux projets de construction menés entre 2006 et 2011, ont indiqué à la presse les enquêteurs de l'UPAC.
"Il s'agit de pots-de-vin ayant influencé une décision, des autorisations ou encore la distribution de permis (de construction)," a déclaré le commissaire à la tête de l'UPAC, Robert Lafrenière.
"Le message est clair : tout acte compromettant l'intégrité de l'Etat est inacceptable", a-t-il ajouté.
La police a précisé que la valeur des transactions sous investigation s'élève à "plusieurs centaines de milliers de dollars.
"Élu sur un programme de lutte contre la corruption au niveau municipal, M. Applebaum est devenu en novembre dernier le 42ème maire de Montréal et son premier maire anglophone depuis 100 ans, remplaçant à ce poste Gérald Tremblay, qui avait dû démissionner suite à des accusations de corruption.
En mars dernier, le directeur des permis de l'arrondissement, Robert Rousseau, s'était suicidé après avoir subi un interrogatoire mené par des enquêteurs de l'UPAC. Deux autres arrestations en lien avec cette affaire ont dernièrement eu lieu et d'autres devraient suivre dans les prochains jours.
M. Applebaum est le dernier grand maire du Québec à être touché par un scandale portant sur des appels d'offres truqués, indûment attribués par la municipalité à des sociétés d'ingénierie et de construction de connivence avec les élus.
Il y a quelques semaines, l'ex-maire de longue date de Laval, la troisième plus grande ville de Québec, Gilles Vaillancourt, avait, lui aussi, été arrêté pour escroquerie et liens avec la mafia. L'arrestation de M. Applebaum intervient moins de cinq mois avant la date prévue pour la tenue des prochaines élections municipales à Montréal, ce qui peut entraîner une mise sous tutelle de la deuxième plus grande ville du Canada, comme a pu le faire récemment Québec pour Laval.