Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a défendu son opinion sur la sécurité, qu'il considère comme une valeur clé qui n'est l'apanage d'aucun bord politique particulier, dans une interview publiée lundi par le journal Le Parisien.
"La sécurité n'est ni de droite ni de gauche. C'est une valeur de la République", a revendiqué M. Valls, qui n'a jamais hésité à se montrer ferme sur cette question depuis sa prise de fonctions il y a un peu plus d'un an.
"Chacun doit prendre ses responsabilités et se rassembler autour des forces de l'ordre qui travaillent dans des conditions très difficiles", a-t-il ajouté. Le ministre a, en effet, déploré "une mise en cause généralisée de la parole de la police".
"Je ne l'accepte pas !", s'est exclamé le "premier flic de France", qui a souhaité instaurer des relations de confiance entre les forces de l'ordre et la population, notamment grâce à un nouveau code de déontologie et des mesures de suivi de l'action des policiers comme un numéro de matricule apparent et des caméras individuelles.
Pour le ministre de l'Intérieur, il ne fait pas de doute que la France vit "une crise de l'autorité". S'exprimant quelques jours après les émeutes qui ont secoué la ville de Trappes, dans les Yvelines (banlieue sud-ouest de Paris), il a regretté la "violence extrême" de l'assaut qui avait alors visé le commissariat local.
"La France ne mérite pas cette violence et cette indécence", a affirmé M. Valls, évoquant cet incident qui a vu des dizaines de manifestants s'amasser autour du siège de police, lançant des projectiles et se confrontant aux agents.
Le ministre s'est également exprimé sur d'autres sujets épineux qui ont alimenté l'actualité de ces derniers jours, comme la place de l'islam dans le pays ou les aires d'accueil des caravanes des gens du voyage.
M. Valls a notamment appelé les musulmans à "un sursaut", car "l'islam de France est encore trop divisé". "Mieux organisé, (il) aura une parole plus crédible et donc plus respectée", a-t-il souligné, tout en exprimant son "respect à l'égard de la deuxième religion du pays".
Par ailleurs, il a reproché à la majorité précédente de droite d'avoir "cristallisé les tensions" en courant après "les outrances de l'extrême-droite".
"Honorer la promesse républicaine, c'est refuser les amalgames et donner toute leur dignité aux Français issus de l'immigration", a insisté le ministre.
M. Valls a enfin indiqué vouloir "montrer (au cours de son passage au ministère de l'Intérieur) que la gauche est la mieux à même de protéger les Français".
La candidate UMP (droite) à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a constaté lundi matin que le ministre de l'Intérieur "parle beaucoup d'interview en interview", et lui a conseillé d'être "plutôt sur le terrain à résoudre les problèmes".
"Derrière (le discours très fort de M. Valls), que se passe-t-il ? Vous vous promenez dans Paris, est-ce que vous n'avez pas l'impression qu'il y a un problème de sécurité ?" a-t-elle dénoncé sur BFMTV, mettant en avant l'explosion du nombre de cambriolages et la pression de la délinquance de rue.