Cette fois, la décision est tombée : la Cour de Cassation italienne a confirmé la condamnation à la prison du Cavaliere, et décidé de faire rejuger en appel son interdiction d'exercer une fonction publique pendant cinq ans. Depuis près de vingt ans que Silvio Berlusconi est entré en politique, il a eu de très nombreuses fois affaire avec la justice, mais jusqu'à présent, il était toujours passé au travers des mailles du filet, soit qu'il ait été acquitté, soit que la prescription ait joué.
Bien qu'en raison de son âge -76 ans- il n'ira sans doute jamais derrière les barreaux, cette décision constitue tout de même un séisme dans la vie politique déjà passablement agitée de la Péninsule. De son côté, Silvio Berlusconi n'a pas manqué de dénoncer immédiatement la décision de la Cour de Cassation, qu'il juge « dénuée de tout fondement », appelant ses partisans à continuer à se battre et notamment pour procéder à des réformes qu'il juge nécessaires, en particulier celle de la justice.
La confirmation de la condamnation du Cavaliere risque aussi de mettre en péril la fragile coalition dont son parti, Peuple de la Liberté (PDL), allié au Parti démocrate (PD), le principal parti de gauche, et donc au gouvernement de coalition gauche-droite conduit par Enrico Letta, soit que le parti de Silvio Berlusconi décide de quitter la coalition, soit que le Parti Démocrate juge peu convenable de continuer à coopérer avec un parti dont le chef a été condamné.