Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a mis en garde jeudi contre une instabilité potentielle en Irak en raison d'une convergence de violence persistante à l'intérieur du pays et du conflit en cours en Syrie voisine.
"L'Irak se trouve à une intersection de vagues régionales d'actes de plus en plus turbulents, violents et imprévisibles", a déclaré M. Kerry à la presse après une rencontre avec son homologue irakien Hoshyar Zebari au département d'Etat.
"Les extrémistes sunnites et chiites des deux côtés de la division sectaire dans toute la région ont la capacité de menacer la stabilité de l'Irak", a indiqué M. Kerry.
Les attentats meurtriers perdurent en Irak alors que la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak a signalé la mort de plus de 1 000 Irakiens dans des actes de terrorisme et de violence en juillet, le mois le plus meurtrier depuis plus de cinq ans.
M. Kerry a également cité "une série d'agressions horribles" en Irak lancées par al-Qaïda, y compris les attentats de dimanche qui ont fait 74 morts au cours de la fête de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du mois sacré du Ramadan.
Etant donné que de nombreux dirigeants d'Al-Qaïda opèrent en Syrie, il a appelé toutes les parties à travailler ensemble pour parvenir à un règlement diplomatique de la crise syrienne.
Pour sa part, M. Zebari a souligné que son pays ne se dirigeait pas vers une guerre civile ou sectaire. Le chef de la diplomatie irakienne a indiqué être venu à Washington pour demander une aide américaine ainsi qu'une coopération en matière de sécurité.
Sur le conflit syrien, le ministre a indiqué que son pays adopte "une position neutre et indépendante". "Nous avons maintenu une distance avec les deux côtés du conflit, et l'Irak n'a fourni ni armes, ni argent, ni pétrole aux régimes syriens", a-t-il ajouté.