Les États-Unis "prendront leur propre décision", selon leur propre calendrier, sur la réponse à donner à une attaque au gaz sarin qui aurait eu lieu en Syrie et que les services de renseignement américains attribuent au gouvernement syrien, a déclaré vendredi le secrétaire d'État John Kerry.
"Le président (Barack) Obama veillera à ce que les États-Unis d' Amérique prennent leurs propres décisions selon leur propre calendrier, en fonction de nos valeurs et de nos intérêts", a déclaré M. Kerry dans une déclaration télévisée sur la Syrie depuis le département d'État.
Cette annonce survient après une réunion à la Maison Blanche entre M. Obama et son équipe sur la sécurité nationale plus tôt dans la journée, et après la publication par la Maison Blanche d' un rapport déclassifié des services de renseignement américain concluant avec "une confiance élevée" que les forces syriennes ont utilisé des armes chimiques à plusieurs reprises au cours de l'année dernière, et y compris lors de l'attaque du 21 août dans les faubourgs de Damas.
Les responsables américains ont déclaré jeudi soir que Washington pourrait entreprendre une intervention unilatérale contre la Syrie suite au rejet d'un plan d'action du gouvernement britannique par le Parlement du Royaume-Uni.
Washington veille prudemment à ne pas répéter l'échec de ses services de renseignement en Irak, quand l'administration Bush avait envahi le pays en mars 2003 sur la base d'allégations concernant la présence d'armes de destruction massives, allégations qui se sont révélées fausses.
Les conclusions publiées cette fois-ci sont "aussi claires qu'impérieuses", a-t-il dit, ajoutant que "nous savons que ce régime était spécifiquement déterminé à éradiquer toute opposition dans les faubourgs de Damas, et qu'il était contrarié de ne pas y être parvenu".
"Le gouvernement des États-Unis sait maintenant qu'au moins 1. 429 Syriens ont été tués dans cette attaque, dont au moins 426 enfants", a-t-il ajouté.
"Notre choix d'aujourd'hui aura des conséquences importantes" pour la sécurité, la crédibilité et l'autorité des États-Unis, a-t- il dit, déclarant que l'administration Obama se devait de réagir à ce massacre.
Laisser passer une utilisation d'armes de destruction massive entraînera un contexte d'"impunité", a déclaré M. Kerry.
M. Obama et les responsables de son administration ont déclaré que l'attaque militaire contre la Syrie serait "limitée", tandis que des reportages indiquent qu'elle pourrait impliquer des missiles mer-sol voire des bombardiers à longue portée.
M. Kerry a déclaré que son administration poursuivrait les discussions avec le Congrès, avec les alliés des États-Unis, et " plus important encore", avec le peuple américain.
Certains députés réclament que le président demande l' autorisation du Congrès avant toute chose, tandis que 60% environ des Américains s'opposent à une intervention militaire en Syrie, où le conflit entre gouvernement et opposition dure depuis 29 mois.
M. Kerry a reconnu qu'il n'y avait pas de "solution militaire suprême" à la crise syrienne. La solution "devra être politique" a- t-il dit. "Elle devra avoir lieu autour d'une table de négociations. Et nous sommes déterminés à aller jusqu'à cette table des négociations".