La Russie a critiqué lundi certains pays occidentaux de tirer des conclusions hâtives en faveur de l'opposition syrienne, déclarant que tous les faits et toutes les questions "doivent être abordés sérieusement et avec professionnalisme".
Vitaly Tchourkine, ambassadeur de Russie auprès de l'ONU, a fait cette déclaration lors d'un point de presse après la publication d'un rapport de l'ONU qui a confirmé l'utilisation d'armes chimiques en Syrie le 21 août. La Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis ont affirmé lundi que les dernières conclusions de l'ONU sont en adéquation avec leur jugement préalable selon lequel le gouvernement syrien avait utilisé des armes chimiques dans le conflit.
Plus tôt lundi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki -moon, a présenté au Conseil de sécurité de l'ONU le rapport du groupe d'enquêteurs onusiens dirigé par le scientifique suédois Ake Sellstrom, qui lui a remis le rapport dimanche.
"Cependant, maintenant, je pense que certains de mes collègues ont tiré des conclusions hâtives quand ils ont annoncé que le rapport Sellstrom signale définitivement que ce sont les forces du gouvernement (syrien) qui ont utilisé des armes chimiques à Ghouta le 21 août ", a déclaré M. Tchourkine .
" Tout d'abord, nous n'avons pas eu l'occasion de regarder le rapport. On nous a donné le rapport lorsque les consultations ont commencé et le secrétaire général avait déjà terminé ses remarques. Ainsi, nous avons pu y jeter un coup d'œil rapide, mais nous n'avons pas vraiment été en mesure de l'étudier", a-t-il expliqué.
"Nous voulons que tout le monde le traite de façon extrêmement sérieuse et l'étudie avec un regard d'expert."
Il s'est questionné sur l'absence de blessés du côté de l'opposition après les attaques présumées.
" Le 19 mars, le gouvernement syrien avait rapporté que 1.026 personnes ont été tuées, dont 16 membres de l'armée syrienne. Est-il donc théoriquement possible de tirer 5 ou 6 roquettes contre votre adversaire, mais de manquer la cible à tous les coups? " s'est demandé M. Tchourkine.
"Ainsi, toutes ces questions sont là et elles doivent être abordées très sérieusement et professionnellement", a-t-il indiqué.
Parallèlement, l'émissaire russe a également condamné fermement l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, bien qu'il ait affirmé que la conclusion de l'équipe d'inspection de l 'ONU n'a pas été une surprise pour lui.
Les inspecteurs de l'ONU ont trouvé "des preuves claires et convaincantes" que le gaz sarin a été utilisé dans un incident qui a eu lieu le 21 août dans la région de Ghouta en banlieue de Damas, la capitale syrienne, et aurait tué des centaines de personnes.
Plus tôt lundi, l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Samantha Powers, a utilisé le nouveau rapport de l'ONU pour soutenir la position de son gouvernement selon laquelle le gouvernement syrien avait utilisé des armes chimiques.