Le président iranien Hassan Rohani a indiqué mardi que la glace "commence déjà à se briser" entre son pays et l'Occident, bien qu'il n'ait pas pris part à de rencontre ou de poignée de main avec son homologue américain, Barack Obama.
M. Rohani, qui a prononcé un discours à l'Assemblée générale de l'ONU mardi après-midi pour la première fois à titre de président iranien, a poursuivi sa lancée sur un ton conciliatoire lors d'une entrevue accordée à la chaîne CNN.
Certains observateurs spéculaient sur la possibilité d'une rencontre informelle entre MM. Obama et Rohani en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Mais des responsables de la Maison Blanche ont confirmé mardi qu'aucune rencontre bilatérale du genre n'aurait lieu. Ils ont affirmé qu'une telle rencontre s'avérerait "trop compliquée" en Iran.
Questionné sur le sujet, M. Rohani a fait savoir que l'organisation d'une rencontre qui aurait permis aux deux dirigeants de se parler avait fait l'objet de discussions, mais qu'ils avaient manqué de temps pour coordonner une telle rencontre.
"Mais en ce qui concerne l'atmosphère actuelle, la glace est déjà en train de se briser en raison de l'environnement qui se transforme. Et cela s'est concrétisé grâce au désir du peuple d'Iran de créer une nouvelle ère pour les relations entre l'Iran et le reste du monde", a affirmé M. Rohani en persan.
Lorsqu'on lui a demandé s'il avait été "autorisé" par le chef suprême iranien à prendre des démarches pour améliorer ses relations avec l'Occident, M. Rohani a déclaré que le président iranien a l'autorité de s'entretenir avec les autres lorsque ses intérêts nationaux l'exigent.
Le chef suprême, a-t-il dit, ne s'oppose pas aux négociations qui répondent aux intérêts nationaux de l'Iran.
A la fin de l'entrevue, lorsque CNN lui a demandé de livrer un message direct au public américain, M. Rohani a confié en anglais, "J'aimerais dire au peuple américain: j'apporte la paix et l'amitié des Iraniens aux Américains".
Dans son discours prononcé mardi après-midi à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Rohani a affirmé que l'Iran cherche un "engagement constructif" avec les autres pays, basé sur le respect mutuel et les intérêts communs, et que le dossier nucléaire iranien devrait être réglé à travers une solution politique.
Il a assuré que le programme nucléaire iranien est entièrement pacifique et a promis que l'arme nucléaire "n'a pas sa place" dans la doctrine de sécurité et de défense de l'Iran.
Avant son voyage à New York, M. Rohani a surpris le monde entier en appelant à un engagement constructif avec l'Occident, dans une lettre ouverte parue vendredi dernier dans le Washington Post.
Dans son discours prononcé mardi matin à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Obama a mentionné qu'il avait mandaté le secrétaire d'Etat John Kerry de poursuivre le dialogue diplomatique avec le gouvernement iranien.