Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné mardi soir le gel des plans de construction de plus de 20 000 logements dans les colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui avaient été annoncés récemment.
Lors d'une réunion mardi soir avec le ministre du Logement, Uri Ariel (du parti Jewish Home), M. Netanyahou lui a demandé de "réévaluer les constructions potentielles", qui selon lui ne favoriseraient pas les colonies à l'heure qu'il est.
"Cette étape n'apporte rien aux colonies. Il s'agit d'une mesure qui n'a aucun sens, juridiquement et en pratique, et d'une action qui crée des frictions qui ne sont pas nécessaires avec la communauté internationale à l'heure où nous faisons des efforts pour persuader certains éléments en son sein afin de déboucher sur un meilleur accord avec l'Iran", a confié M. Netanyahou à M. Ariel, selon le communiqué publié mardi soir par le cabinet du Premier ministre.
M. Netanyahou a également demandé à M. Ariel de coordonner à l'avenir ce type de mesures avec lui. Pour sa part, M. Ariel s'est justifié en expliquant que les plans de construction n'avaient été ni officialisés, ni finalisés.
L'affaire a éclaté au grand jour mardi, lorsque le quotidien Ha'aretz a rapporté que M. Netanyahou avaient ordonné l'annulation de la construction de 1.200 logements dans la zone E1 qui relie Jérusalem à la Cisjordanie.
Le projet de construction de nouvelles colonies juives dans la zone E1, qui nuirait à la continuité du territoire d'un futur Etat palestinien, avait déjà suscité par le passé l'indignation de la communauté internationale.
Ces 1.200 nouveaux logements font partie d'un projet de construction de plus de 20.000 logements dans d'autres territoires de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, qui ont été annexés par Israël pendant la guerre de 1967.
D'après Ha'aretz, le Département d'Etat des Etats-Unis a également fait pression sur M. Netanyahou pour geler l'intégralité du projet de construction. Le quotidien a également rapporté que le président palestinien Mahmoud Abbas a menacé d'annuler les pourparlers de paix entre les deux peuples.
La diplomatie du gouvernement Netanyahou est dans une position difficile à l'heure où le Premier ministre cherche à obtenir le soutien de la communauté internationale pour préserver les sanctions sur le programme nucléaire iranien, qu'il considère comme une menace contre l'Etat hébreu.
Par ailleurs, les délégations israéliennes et palestiniennes négocient depuis trois mois dans l'espoir de d'obtenir un accord pour mettre fin au conflit qui les divise depuis des décennies. Selon diverses sources, les multiples annonces de nouvelles constructions israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont en train de conduire à une rupture entre les deux délégations.