Le Pape François a défendu sa critique du capitalisme, demandant que l'on accorde davantage d'attention aux pauvres. Photo : Claudio Peri / EPA |
Le Pape François a rejeté les accusations de la droite américaine selon lesquelles son enseignement serait marxiste, mais il défend ses critiques du système capitaliste et demande que plus d'attention soit accordée aux pauvres. Dans une entrevue accordée au quotidien italien La Stampa, le Souverain Pontife argentin a déclaré que les vues qu'il avait défendues dans sa première adresse apostolique du mois dernier -que l'animateur de radio américain de droite Rush Limbaugh a attaqué les qualifiant de « considérablement, terriblement, étonnamment fausses »- étaient tout simplement celles de la doctrine sociale de l'église. Limbaugh a décrit les réformes de l'église proposées par le pape comme du « marxisme pur ».
« L'idéologie marxiste est erronée. Mais j'ai rencontré beaucoup de marxistes dans ma vie qui étaient des gens biens, donc je ne me sens pas offensé », a répondu le Pape François. Défendant sa critique de la théorie de la « réinjection » de l'économie, il a ajouté : « Il y avait eu la promesse qu'une fois que le verre serait plein, il déborderait et les pauvres en profiteraient. Mais ce qui se passe, c'est que quand il est plein à ras bord, le verre continue à grandir comme par magie, et donc rien ne sort pour les pauvres... je le répète: je n'ai pas parlé en tant que spécialiste, mais selon la doctrine sociale de l'Eglise, ce qui ne veut pas dire être marxiste ».
François, premier pape sud-américain de l'église catholique, qui a été élu en mars dernier, aura 77 ans mardi, et fêtera bientôt son premier Noël en tant que pape. Il a dit que pendant cette période ses pensées allaient surtout vers les chrétiens qui vivent en Terre Sainte, où il devrait d'aller l'année prochaine. Il a dit qu'il aimerait marquer le 50e anniversaire de la visite pionnière de Paul VI en 1964 -le premier pèlerinage d'un Pape en Terre Sainte et la première fois qu'un souverain pontife régnant volait en avion- avec le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople, le chef spirituel de l'église chrétienne orthodoxe.
L'entrevue accordée à La Stampa n'était pas la première fois François parlait aux médias. En septembre, il avait longuement parlé à Antonio Spadaro de La Civiltà Cattolica, une revue jésuite italienne, tandis que le journal La Repubblica a publié ce qu'il a décrit comme étant une entrevue avec lui au début du mois d'octobre.