Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu préside une réunion hebdomadaire du gouvernement dans son bureau, dimanche à Jérusalem. Photo : Gali Tibbon / AP |
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rompu le silence au sujet des révélations selon lesquelles les agences d'espionnage américaine et britannique avaient ciblé un de ses prédécesseurs, qualifiant ces activités d'« inacceptables ».
Des documents divulgués par Edward Snowden, et publiés par le Guardian vendredi, ont en effet révélé que le GCHQ, en association avec la National Security Agency avait ciblé une adresse e-mail utilisée par le Premier ministre israélien Ehud Olmert quand était au pouvoir. Trois autres cibles israéliennes figuraient sur les documents du GCHQ, y compris une autre adresse e-mail qui aurait été utilisée pour envoyer des messages entre le ministre israélien de la défense de l'époque, Ehud Barak, et son chef de cabinet, Yoni Koren.
Netanyahu a ostensiblement évité d'aborder la colère montante lors d'une réunion du gouvernement israélien la veille, ce qui a provoqué bien des commentaires des médias en Israël, disant qu'il tentait d'étouffer les discussions sur les révélations embarrassantes sur le comportement du plus proche allié stratégique d'Israël. Israël a de son côté pris l'engagement de ne pas espionner les Etats-Unis depuis l'arrestation et l'emprisonnement à vie de l'analyste du renseignement naval américain Jonathan Pollard en 1987 pour espionnage au profit d'Israël.
Plusieurs ministres israéliens avaient déjà rué dans les brancards et protesté publiquement au sujet de surveillance de la NSA. La colère israélienne envers les Etats-Unis a été exacerbée par un article publié dans Yedioth Ahronoth, le journal le plus vendu du pays, disant qu'un marin américain a loué un appartement en juin 2009 en face de la maison privée d'Ehud Barak, ancien Premier ministre et chef d'état-major,et qui était alors ministre de la Défense d'Israël. « Les renseignement israéliens ont détecté des quantités importantes d'équipements électroniques livrés dans cet appartement », a rapporté le journal, qui a aussi publié des schémas des appareils sophistiqués d'espionnage laser qui auraient pu être utilisés pour écouter les conversations privées d'Ehud Barak par les vibrations des fenêtres de sa maison.