Le Pakistan a annoncé l'exécution d'environ 500 militants après la levée par le gouvernement d'un moratoire sur la peine de mort dans les affaires de terrorisme. Cette décision intervient après que des talibans aient tué 149 personnes, dont 133 enfants, lors du massacre intervenu dans une école de la ville de Peshawar la semaine dernière. Six militants ont déjà été pendus depuis vendredi dans un contexte de colère du public après le massacre.
Environ neuf hommes armés avaient pris d'assaut une école dirigée par l'armée le 16 décembre, prenant les enseignants et les élèves en otage avant de les exécuter dans les classes. Après l'attaque terroriste la plus meurtrière de l'histoire du Pakistan, le Premier ministre Nawaz Sharif a mis fin au moratoire de six ans sur la peine de mort, la rétablissant pour les affaires de terrorisme.
« Le Ministère de l'Intérieur a finalisé les cas de 500 détenus qui ont épuisé tous les appels ; leurs demandes de grâce ont été rejetées par le président et leurs exécutions auront lieu dans les prochaines semaines », a déclaré à l'AFP un haut fonctionnaire du gouvernement, sous couvert de l'anonymat. Sur les six pendus à ce jour, cinq ont été impliqués dans une tentative ratée d'assassinat sur l'ancien dirigeant Pervez Musharraf en 2003, tandis que l'autre était concerné par une attaque de 2009 sur le siège de l'armée.
La police, l'armée et les rangers paramilitaires ont été déployés à travers le pays et les aéroports, et les prisons ont été mises en alerte rouge lors des exécutions ont lieu et les troupes ont intensifié les opérations contre les talibans dans les zones tribales du nord-ouest. La décision de la reprise des exécutions a été condamnée par les groupes de défense des droits de l'homme, les Nations Unies appelant également le Pakistan à la reconsidérer. Le Pakistan avait commencé son moratoire de facto sur les exécutions de civils en 2008, mais la pendaison figure encore dans la loi et les juges continuent de prononcer des peines de mort. Avant la reprise de vendredi, une seule personne avait été exécutée depuis, un soldat reconnu coupable par une cour martiale et pendu en novembre 2012.