Marine Le Pen, chef du Front national (FN) d'extrême-droite en France et députée au Parlement européen, a annoncé mardi à Bruxelles la formation d'un groupe de nationalistes et d'europhobes au sein du huitième législateur de l'Union européenne (UE), un peu plus d'un an après les élections européennes.
Lors d'une conférence de presse dans l'hémicycle européen, elle a dévoilé une alliance entre 21 eurodéputés du FN, cinq de la Ligue du Nord (Italie), quatre du Parti de la liberté d'Autriche, trois du Parti de la liberté des Pays-Bas, deux du Parti de la nouvelle droite de Pologne, un de Vlaams Belang (Belgique) et un du Royaume-Uni. Ce groupe rattrape ainsi les critères minimum du Parlement européen, à savoir 25 eurodéputés provenant de sept pays, pour former un groupe parlementaire. Il s'agit du groupe "Europe des nations et des libertés".
La formation d'un groupe au Parlement européen signifie en effet avoir des avantages financiers et accéder à la présidence de quelques-unes des 20 commissions et deux sous-commissions du Parlement européen.
Mme Le Pen se fait remarquer par sa position populiste de l'anti-immigration et du protectionnisme, ainsi que son opposition à la politique de l'UE envers la Russie, surtout dans le contexte de la crise ukrainienne. Pour elle, la formation d'un groupe parlementaire constitue une importante avancée d'eurosceptiques. Mais l'influence de la nouvelle alliance d'extrême-droite sur la vie politique du Parlement européen est à revoir, vu que le Parti populaire européen (PPE) et le Parti socialiste européen (PSE), les deux plus importants groupes dans le législateur européen et pro-européens tous les deux, occupent respectivement 218 et 190 sièges sur les 751 du Parlement européen.