Au moins 146 civils ont été tués et plus de 200 autres blessés au cours des 24 dernières heures par des combattants de l'Etat islamique (EI) dans la ville syrienne à majorité kurde de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), rapporte vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des sources médicales cités par l'OSDH indiquent que ces décès ont commencés à être enregistrés à partir de jeudi matin lorsque des combattants de l'EI se sont infiltrés dans la ville, fait exploser trois voitures piégées et attaqué les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).
Au moins 72 des victimes ont été abattues dans le faubourg de Halnaj, 48 autres dans le quartier de Maqtaleh à Kobané et 26 autres dans le village voisin de Barkh Boutan, selon l'OSDH.
Cette ONG basée à Londres estime que le bilan devrait s'aggraver en raison du grand nombre de blessés graves.
Des dizaines de femmes et d'enfants font partie des victimes, ajoute l'OSDH qui affirme que ce massacre est le deuxième plus sanglant commis par l'EI après celui de 900 membres de la tribu Shoueitat dans la province orientale de Deir al-Zour.
La veille de ce massacre dans la région de Kobané, des islamistes déguisés en miliciens des YPG, avaient infiltré la ville, des snipers prenant place en plusieurs points. De violents combats avaient éclaté, se soldant par la mort de 28 combattants de l'EI.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme rapporte que des corps d'islamistes jonchaient encore les rues de Kobané, ajoutant que trois voitures piégées conduites par des membres de l'EI avaient sauté en d'autres endroits, notamment près de la frontière syro-turque.
Cette attaque surprise des forces de l'EI à Kobané a glacé le sang des habitants, qui gardent en mémoire la conquête de la ville, avant d'en être chassées il y a cinq mois.
Les observateurs estiment que cette attaque de l'EI sur Kobané est une vengeance après les récentes pertes subies face aux forces kurdes dans le nord de la Syrie. Ces derniers jours, les YPG et d'autres groupes alliés ont chassé l'EI de plusieurs villes et villages de la région, menaçant le fief islamiste de Raqqa. L'Etat islamique a d'ailleurs battu le rappel des renforts afin de défendre la ville dont les YPG et ses alliés ne seraient plus distants que d'une trentaine de kilomètres.